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HE YAFEI*
Hangzhou, ville hôte du Sommet du G20 de 2016, accueillera de nombreux poids lourds venant de plusieurs pays du monde. Actuellement, le monde entier se focalise sur la Chine, espérant qu'elle jouera son rôle irremplaçable pour promouvoir la croissance mondiale et la réforme du système de gouvernance économique mondiale.
Un grand espoir placé sur la Chine
Lors du sommet en 2014 tenu à Brisbane en Australie, le G20 a choisi la Chine au lieu du Japon comme pays hôte pour le sommet de 2016, comptant sur la Chine pour en prendre la tête et coordonner l'économie et la politique financière des principales puissances économiques mondiales pour relancer la croissance. Par ailleurs, de grands espoirs pèsent sur la Chine dont tous espèrent qu'elle jouera un rôle moteur pour la transformation et la réforme du G20 qui, d'un mécanisme de réponse aux crises, doit devenir un outil de gouvernance économique mondiale et de lutte contre les difficultés économiques globales. Enfin, le G20 espère également que la Chine parviendra à réformer le système monétaire international de façon à éviter une nouvelle crise financière.
En dressant le bilan de l'action du G20 sur l'année 2015, on constate que la gouvernance économique mondiale a déjà connu des changements considérables. La représentation des pays émergents et en voie de développement, notamment de la Chine, s'est accrue par rapport à ce qu'elle était dans les mécanismes traditionnels. Ces pays ont désormais voix au chapitre dans le nouveau mécanisme international.
Le système de gouvernance économique mondiale suppose une série de mécanismes et d'arrangements internationaux entre les organisations internationales multilatérales et des règles internationales, parmi lesquels on compte des mécanismes internationaux traditionnels qui sont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais aussi de nouveaux mécanismes de consultation et de coordination multilatérale que sont le G20, la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures et la Banque de développement des BRICS.
Le 30 novembre 2015, le conseil exécutif du FMI a approuvé le RMB comme monnaie de réserve internationale comprise dans le panier des droits de tirage spéciaux (DTS), ce qui renforce la diversité, la représentativité et l'attrait des DTS. En décembre 2015, l'approbation par le Congrès américain de la réforme du FMI relative aux quotes-parts des devises de réserve prouve bien que la réforme du FMI stimulera celle des institutions financières internationales. D'autre part, les membres de l'OMC ont promis pour la première fois d'annuler leurs subventions à l'exportation de produits agricoles et sont parvenus à plusieurs accords multilatéraux en matière du financement des exportations, du coton, de l'aide alimentaire internationale, une décision importante pour l'accroissement des revenus des paysans dans les pays en voie de développement. Dans la même période, la Chine est entrée au capital de la Banque européenne de reconstruction et de développement, ouvrant de nouvelles opportunités et des appuis supplémentaires à la mise en œuvre des nouvelles Routes de la Soie ainsi que de projets de coopération financière entre la Chine et l'Europe.
Mais ces réformes ne sont que les premiers pas d'une longue marche. Pour s'adapter à une situation économique mondiale changeante et surmonter les difficultés économiques internationales, il faut refonder le système de gouvernance économique mondiale en approfondissant les réformes avec un élan neuf.
Pour la Chine, il sera crucial de profiter de cette place de choix au sein de la gouvernance mondiale pour renforcer ses consultations avec d'autres pays et pour résoudre les problèmes complexes que traverse l'économie, promouvoir un développement durable. Dans le même temps, en tant que pays en voie de développement à l'économie émergente, la Chine doit faire des efforts pour favoriser la transformation et la réforme du système de gouvernance mondiale, en particulier dans les principales organisations économiques internationales, pour donner davantage de poids aux pays émergents dans les affaires internationales et défendre les intérêts fondamentaux des pays en voie de développement, ce qui contribue en même temps à la démocratisation des relations internationales et à un ordre économique international plus juste, plus équitable et plus raisonnable.
Enjeux et défis
Le Sommet du G20 qui se tiendra à Hangzhou constitue une opportunité pour la Chine d'amener le groupe à affronter les défis afin d'augmenter son influence, éliminer les divergences internes et rétablir son dynamisme après la crise de 2008, mais c'est aussi une épreuve redoutable.
En tant que mécanisme de coordination et de dialogue des politiques macroéconomiques, le G20 joue un rôle de plus en plus important.
Il est un support indispensable à la gouvernance mondiale. La globalisation suppose l'intégration économique du monde qui se forme en communauté d'intérêts. Face à la crise financière et économique de 2008, le G20 avait fait valoir son rôle prépondérant dans la gouvernance mondiale en remplaçant le G8+5 en 2009. Le G20 est le mécanisme le plus élevé de dialogue d'égal à égal entre dirigeants des pays développés et en voie de développement.
Par ailleurs, la croissance mondiale a besoin d'une coordination politique du G20 sur le plan macroéconomique. En tant que deuxième puissance économique mondiale et dépositaire de la présidence tournante du G20, la Chine mettra en valeur son rôle de promoteur de la reprise économique mondiale et améliorera la gouvernance économique mondiale. Selon l'évaluation récente publiée par le FMI, ce sont les pays émergents dont la Chine qui restent les moteurs de l'économie mondiale. Conclusion : en dépit des difficultés, la Chine organisera le Sommet du G20 et coordonnera les politiques macroéconomiques du monde en répondant aux aspirations de tous.
Source: La Chine au Présent |
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