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Li Keqiang appelle au développement conjoint dans des pays tiers durant sa visite en Europe

French.china.org.cn | Mis à jour le 02. 07. 2015 | Mots clés : UE-Chine

De la fin du mois de juin au début juillet, le premier ministre chinois Li Keqiang effectue une tournée dense en Europe qui a une signification particulière. Les résultats concrets de cette visite seront sans doute abondants, et les informations annoncées sont encore plus spectaculaires. La Chine doit renforcer sa coopération avec les pays européens pour développer conjointement les marchés tiers, dans un effort de réaliser des bénéfices pour les trois parties concernées. Cette perspective donnera non seulement un nouveau dynamisme à la coopération UE-Chine, elle permettra aussi d'élargir les propositions portées par l'initiative de la nouvelle Route de la soie.

Du 28 juin au 2 juillet, le premier ministre Li Keqiang à Bruxelles assiste au 17e Sommet Chine-UE et effectue une visite en Belgique, suivie d'une visite officielle en France. Les médias internationaux ont noté que durant cette tournée européenne de cinq jours, l'expression qui revient le plus souvent dans les propos de Li Keqiang concerne le « développement des marchés tiers ». Cela indique que la Chine, dans l'ouverture vigoureuse de la coopération internationale en termes de capacités de production, accorde une importance particulière à la coopération avec les pays européens, et le développement conjoint des marchés tiers est un objectif clair dans les accords entre les deux parties.

Le nouvel espace de la coopération UE-Chine

Le 29 juin, Li Keqiang a coprésidé avec le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker la 17e réunion des dirigeants Chine-UE et a exprimé l'espoir que les deux parties ouvrent de nouvelles frontières à leur coopération bilatérale, avec l'initiative de la nouvelle Route de la soie, la coopération internationale en termes de capacités de production et d'autres projets. Il a proposé une liaison efficace avec le plan d'investissement, la promotion de l'interconnectivité de la croissance économique, et le développement conjoint des marchés tiers.

Durant ses discussions avec le premier ministre belge Charles Michel, Li Keqiang a en outre observé que « de nombreux pays en développement en sont actuellement aux premières étapes de leur industrialisation, et ont besoin d'équipements et de lignes de production. La Chine est au milieu de son processus d'industrialisation, et dispose d'un avantage de coût et de grandes capacités de production. La Belgique et les autres pays développés sont dans une phase post-industrielle, et disposent de technologies de pointe et d'équipements haut de gamme. La coopération tripartite serait non seulement adaptée aux besoins des pays en développement dans la construction d'infrastructures, elle permettrait aussi à la Chine d'améliorer la qualité de ses équipements dans sa montée en gamme, et serait propice à l'expansion des exportations des pays développés pour la reprise économique mondiale ».

Lors de son entretien à Paris avec le premier ministre Manuel Valls, Li Keqiang a souligné : « Dans la coopération sino-française pour le développement des marchés tiers, nous pourrons mettre à profit les équipements de gamme moyenne de la Chine, ainsi que les technologies et équipements de pointe de la France, afin d'améliorer le niveau de ces outils tout en maintenant un bon rapport qualité/prix qui intéressera les pays en développement. Cela sera adapté aux besoins de l'industrialisation dans ces pays, bénéfique aux entreprises françaises axées sur les exportations, à l'emploi, ainsi qu'à l'amélioration du niveau de l'économie d'un pays en développement comme la Chine. »

La proposition chinoise a reçu des réponses positives de l'Union européenne, de la Belgique et de la France, dans un large consensus. Après le 17e Sommet Chine-UE, les deux parties ont publié une déclaration conjointe indiquant que la Chine et l'UE ont décidé de lier l'initiative chinoise de la nouvelle Route de la soie et le plan d'investissement européen, convenu d'établir des investissements conjoints et une plateforme d'interconnectivité, et faisant vœu de parvenir rapidement à un accord général relatif aux investissements Chine-UE.

Le premier ministre belge Charles Michel a précisé que « la Belgique est prête à devenir une importante porte d'entrée vers l'Europe pour les entreprises chinoises qui souhaitent investir, et à utiliser les avantages des deux parties pour promouvoir la coopération trilatérale de la Belgique, de la Chine et de l'Afrique, ainsi que de l'Europe, de la Chine et de l'Afrique en vue de réaliser des bénéfices mutuels. »

Lors de son entretien avec le président français Francois Hollande, Li Keqiang a également fait valoir ses idées avec succès. « Nous sommes prêts », a déclaré M. Hollande, « à une coopération sur les marchés tiers entre Chine et la France pour proposer conjointement de nouveaux produits et services, ainsi que pour promouvoir le développement des entreprises de nos pays. Ces initiatives ont une signification très positive. »

Durant leur discussion, les deux hommes ont évoqué l'établissement d'un « Fonds sino-français » pour promouvoir cette coopération. François Hollande, qui a répondu immédiatement de manière positive, a désigné le ministre français des Finances Michel Sapin assis à côté de lui en déclarant : « Notre ministre des Finances est ici. A partir d'aujourd'hui, nos deux pays devraient entreprendre une communication et une coordination concrètes en vue de l'établissement de ce fonds. »

Après leur entretien, Li Keqiang et Manuel Valls ont publié une « déclaration commune sur la coopération pour le développement des marchés tiers ». Les deux premiers ministres ont expliqué en détail l'importance de cette déclaration aux journalistes présents à leur conférence de presse commune. M. Li a déclaré que la coopération sino-française sera déployée dans de nombreux domaines comme l'énergie nucléaire et les lignes ferroviaires à grande vitesse pour réaliser des avantages mutuels sur les marchés tiers. Il a expliqué que les deux pays vont mettre en place un fonds commun de coopération internationale, qui servira notamment à des investissements pour le développement industriel de pays tiers. Il a déclaré que la Chine et la France encourageront le développement des capacités de production dans le monde et l'utilisation des principes du commerce pour un développement écologique. Ceci mobilisera toutes les forces vives pour la reprise économique et ouvrira une nouvelle voie de coopération Nord-Sud.

Chine-France : le rêve africain

La Chine et la France ont déjà réalisé avec succès de premières tentatives de coopération sur les marchés tiers. En avril 2013, lors de la visite du président François Hollande en Chine, les deux pays ont signé un accord sur la construction conjointe d'une centrale nucléaire au Royaume-Uni. China Guangdong Nuclear Power Group Co. Ltd et la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC) se joindront à EDF et Areva construiront deux réacteurs nucléaires pour la centrale Hinckley Point C dans le Somerset, pour un montant total de 16 milliards de livres. La Chine détient une participation de 40 % dans le projet, tandis qu'EDF et Areva détiendront respectivement 50 % et 10 % des parts. La coopération sino-française dans l'industrie nucléaire a déjà une longue et fructueuse histoire, et ce projet britannique leur permettra de travailler conjointement à la construction d'une centrale pour la première fois. Ceci créera un précédent dans la coopération économique sino-française dans un pays tiers, et permettra aux deux pays d'approfondir et d'élargir leur coopération dans une nouvelle direction.

Les pourparlers sur cette question ont pris forme au début de l'année lors de la visite en Chine de Manuel Valls et son entretien avec Li Keqiang. M. Li a suggéré que « les deux pays devraient continuer à élargir et renforcer leurs secteurs traditionnels de coopération comme l'énergie nucléaire, l'aérospatial, les lignes ferroviaires à grande vitesse et d'autres projets dans les pays tiers ». Les observateurs avaient annoncé à l'époque que cela marquerait l'ouverture d'un nouvel espace de développement pour la coopération économique sino-française.

En s'étendant sur les marchés tiers, les deux pays vont naturellement chercher à investir dans le potentiel de développement économique du continent africain. Le magazine français Le Point dans un article intitulé Chine-France : le rêve africain, rappelle que la Chine a commencé à s'intéresser à l'Afrique d'une perspective stratégique à la fin du XXe siècle, en lançant vigoureusement des projets de construction d'infrastructures comme des hôpitaux, des écoles et des routes, en échange de ressources naturelles. En 2010, la Chine est devenue le plus grand investisseur en Afrique, mais pour se développer sur le continent, elle a aujourd'hui besoin d'un partenaire comme la France, qui en tant qu'ancienne puissance coloniale, entretient des liens politiques, économiques et culturels étroits dans un certain nombre de pays africains, outre son avantage en termes de hautes technologies. Par conséquent, le magazine estime que le développement conjoint sino-français en Afrique sera une « situation gagnant-gagnant » : l'Afrique fournit un marché, la Chine apporte des investissements, et la France apporte ses technologies. Ainsi, les avantages des trois parties sont utilisés.

La coopération bilatérale dans des projets de développement en Afrique existe d'ailleurs déjà. Par exemple, la compagnie pétrolière française Total coopère avec des entreprises chinoises en Angola et au Nigeria pour développer des projets d'exploration sur le plateau continental ; EDF et Areva travaillent avec des entreprises chinoises en Afrique du Sud sur des projets de coopération dans l'énergie nucléaire.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'Etude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua.)

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Source: french.china.org.cn

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