Mistral : La tension monte entre Vladimir Poutine et François Hollande

Par : Laura |  Mots clés : Mistral , Vladimir Poutine ,François Hollande
French.china.org.cn | Mis à jour le 17-11-2014

C'est dans ces conditions tendues que les deux chefs d'État se sont rencontrés le 15 novembre. Selon des sources de l'Élysée, bien qu'aucune mention du Mistral n'ait été faite durant la réunion qui a duré un peu plus d'une heure, les deux parties n'ont discuté que de l'Ukraine, et leurs différences d'opinions étaient claires. Vladimir Poutine a appelé son homologue à « minimiser les risques et les conséquences négatives » des événements internationaux sur leurs relations bilatérales, ce à quoi Francois Hollande a répondu que la France continuerait à développer ces relations à condition que celles-ci donnent des résultats productifs.

Ambiance de guerre froide à Brisbane

Selon certains analystes occidentaux, outre les tensions entre François Hollande et Vladimir Poutine sur la question du Mistral, l'atmosphère de guerre froide du sommet de Brisbane n'a fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. Le président américain Barack Obama a déclaré que « l'agression russe contre l'Ukraine constitue une menace internationale », tandis que le premier ministre britannique David Cameron a qualifié d'« inacceptable » l'action de la Russie contre l'Ukraine. La chancelière allemande Angela Merkel a menacé la Russie de sanctions européennes plus lourdes, et le premier ministre australien Tony Abbott a accusé la Russie de vouloir restaurer « la gloire perdue du tsarisme et de l'Union soviétique ». Face à ce front d'opposition, Vladimir Poutine, en colère, a décidé de quitter le sommet du G20 plus tôt que prévu.

Au milieu des critiques occidentales contre la Russie, la France a voulu jouer un rôle de médiateur lors de la cérémonie de commémoration du Débarquement de Normandie en juin dernier, mais cela est aujourd'hui impossible dans le contexte de l'affaire du Mistral qui complique la situation. Si elle cède à la pression des États-Unis et annule le contrat, la France permet aux alliés occidentaux de présenter un front uni, mais les conséquences seront incommensurables pour le pays : elle devra rembourser la Russie, et lui verser une compensation pour avoir manqué aux termes du contrat. Pour un pays déjà en proie aux difficultés économiques, ceci est une décision difficile à prendre. En outre, la réputation commerciale de la France sur la scène internationale, en particulier en ce qui concerne la crédibilité de son industrie d'armement, subirait un coup dur. Si le contrat est mené à bien, la relation de la France avec la Russie sera maintenue, mais la France deviendra aux yeux de ses alliés occidentaux un pays « sans scrupules » et sera encore plus marginalisée que depuis le début de la crise ukrainienne, laissant un rôle de leader encore plus important à l'Allemagne au sein de l'Union européenne.

Les analystes estiment que la France a commis deux erreurs de géopolitique dans cette situation complexe. Tout d'abord en misant sur une intégration européenne de la Russie, et en signant ainsi le contrat d'armement en 2011, puis en liant les termes du contrat à la crise ukrainienne en septembre dernier, pensant pousser Vladimir Poutine à une résolution de la crise. Ces erreurs de jugement ont fait de ce dossier une « patate chaude » qui restera un grand défi politique pour François Hollande.

Article exclusif pour China.org.cn

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua.)

 

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