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Le 11e président de la Commission européenne José-Manuel Barroso, a vu son portrait accroché dans la salle d'exposition de la Commission. Il a chaleureusement accueilli son successeur, l'ancien premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker, lors de ce passage de témoin. Il quittera vendredi ses fonctions, et sera remplacé dès le lendemain par M. Juncker, dont la nomination a été approuvée par les 28 membres de l'Union européenne, pour entamer ensemble une nouvelle ère.
À l'occasion de sa dernière conférence de presse mercredi, M. Barroso est revenu avec émotion sur ses dix années à la présidence de la Commission, au cours desquelles le nombre de pays membres de l'UE est passé de 15 à 28. Les membres de la zone euro, auparavant au nombre de 13, sont aujourd'hui 19, et le traité de Lisbonne, « Constitution de l'UE », est entré en vigueur en 2009.
Il a rappelé qu'au cours de cette décennie, l'UE a établi un pare-feu pour se protéger de la crise financière, et que le mois prochain, un mécanisme de surveillance bancaire unique sera mis en œuvre. Il a présidé pour la dernière fois le Conseil européen, qui réunit les dirigeants des États membres, la semaine dernière. L'UE a promulgué à cette occasion le « plus ambitieux accord de politique cadre au monde » sur le climat et l'énergie, qui jette selon lui des bases solides pour un approfondissement de l'intégration européenne.
M. Barroso a également exprimé quelques regrets sur sa décennie au pouvoir. Il a déploré la complexité du mécanisme décisionnel européen qui réduit l'efficacité de son action, et a souhaité que les pays membres consacrent plus de temps et d'énergie à se mobiliser pour la solidarité. Il a également reconnu que le manque de confiance et de compréhension des citoyens envers les mécanismes de l'UE depuis la crise de la dette serait un problème à résoudre de toute urgence par son successeur.
Lorsqu'on lui a demandé hier d'évaluer les réalisations de M. Barroso, le président sortant du Conseil européen Herman Van Rompuy a rappelé la réponse de l'ancien premier ministre chinois Zhou Enlai sur l'impact de la Révolution française deux siècles après l'événement : « Il est trop tôt pour le dire. »
Il a admis que durant leurs deux mandats de cinq ans, les deux hommes étaient fréquemment devenus ennemis, car dans le monde politique, « l'amitié est un concept relatif. »
Cette année est une année de fins de mandats à la direction de l'Union européenne, à la fois au Parlement, à la Commission et au Conseil. Le 1er décembre, l'ancien premier ministre polonais Donald Tusk prendra la place de Herman Von Rompuy à la tête du Conseil européen, et en mai dernier, le Parlement a réélu son président Martin Schultz pour un nouveau mandat.
Source: french.china.org.cn |
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