En exclusivité : l'affaire Sarkozy et ses zones d'ombre

Par : Yann |  Mots clés : Nicolas Sarkozy, corruption, trafic d'influence
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-07-2014

Sarkozy cherche à faire son retour sur la scène politique

Deux années se sont écoulées à compter du jour où Nicolas Sarkozy a été privé de son immunité juridique. Depuis, l'ancien président français, aux prises avec la justice, est continuellement l'objet d'enquêtes judicaires, et les chefs d'accusation à son encontre se renouvellent sans cesse. Mais en raison du manque de preuves, les enquêtes font du surplace. Pour résoudre cette énigme, une bonne observation de la situation politique française est nécessaire.

Bien que trois années nous séparent encore des élections présidentielles de 2017, les différents partis français sont déjà sur le pied de guerre. Le Parti socialiste au pouvoir a essuyé un échec aux récentes élections européennes, alors que le Front national (extrême droite) a gagné une victoire historique, plongeant le président François Hollande et son gouvernement dans une situation extrêmement passive. Le Parti socialiste a vu ses chances de perdre sa place au pouvoir dans trois ans multipliées, et c'est sans parler de la chute continuelle de la cote de popularité de François Hollande.

L'UMP, principal parti d'opposition, cherche à regagner sa place de leader en vue des présidentielles de 2017, tandis que Nicolas Sarkozy, qui s'était effacé après son échec de 2012, organise depuis peu activement son retour sur la scène politique. Or son retour en politique changerait la donne pour une UMP à la dérive depuis la perte de son leader, et ses chances de reprendre le pouvoir en 2017 seraient également multipliées. Une perspective extrêmement défavorable pour le Parti socialiste.

C'est pourquoi la mise en examen de Nicolas Sarkozy à un tel moment suscite un vif intérêt du public et les spéculations des médias. Une fois l'affaire portée devant la justice, la procédure devrait durer au moins un an et demi. Quelque soit le résultat, Nicolas Sarkozy, en tant que suspect, ne sera plus en mesure de faire son retour dans la vie politique et perdra également toute occasion de se présenter aux élections présidentielles. Nul besoin de préciser qui en sortirait gagnant.

A ce sujet, Sarkozy ne cache pas son opinion. Le jour même de sa mise en examen, il s'est exprimé dans plusieurs grands médias, dont la chaîne TF1, dénonçant une instrumentalisation de la politique par la justice française. Il s'agissait de la première apparition médiatique de Sarkozy depuis son retrait de la vie politique en 2012.

Selon certains médias, cette apparition publique de Nicolas Sarkozy serait plus une façon de confirmer son retour dans la vie politique qu'un simple « coup de gueule ». Connu pour son audace, Sarkozy utilise volontairement cette situation pour contre-attaquer, utilisant de son sort de victime de l'« injustice judiciaire » pour gagner la sympathie et le soutien du public. Un sondage mené ultérieurement a d'ailleurs montré que près de la moitié des français avaient une opinion favorable de l'ancien chef d'Etat.

Par ailleurs, Sarkozy accuse la juge principale Claire Thépaut, en charge de son dossier, d'impartialité, soulignant que celle-ci appartenait au syndicat de la Magistrature, une organisation classée à gauche dans le paysage politique français.

Par ailleurs, Claire Thépaut, responsable du syndicat régional au deuxième tour des élections présidentielles françaises en 2012, avait appelé à voter contre Sarkozy. Par conséquent, Sarkozy a refusé d'accepter un tel « juge politique ». Ses accusations divisent depuis l'opinion publique sur la question de l'indépendance de la justice française.

Lorsque l'on connaît les tenants et les aboutissants de l'affaire Sarkozy, il est difficile de ne pas se poser la question suivant : s'agit-il d'une simple affaire pénale ou d'un calcul politique dans une situation complexe ?

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua.)

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