Analyse : la France s'engage dans une diplomatie de la force au Moyen-Orient

Par : Li Zhijian |  Mots clés : France, s'engage, diplomatie, force, Moyen-Orient
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-01-2014

Le monarque saoudien, le roi Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, a grandement salué le « rôle de fer de lance » de la France sur la question syrienne, et a exigé que le gouvernement choisisse en priorité la France comme partenaire dans les échanges économiques et commerciaux mais aussi comme fournisseur d'armes. L'Arabie saoudite s'est également engagée à offrir trois milliards de dollars au Liban pour accroître la capacité de son armée à résister au Hezbollah, et ces armes sophistiquées sont achetées auprès de la France.

Depuis de longues années, la Syrie et le Hezbollah représentent les deux grandes menaces pesant sur la sécurité du Liban, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays. Combattre le Hezbollah, affaiblir les forces syriennes et assurer la stabilité interne du Liban correspondent aux intérêts stratégiques de la France, car le Liban était un ancien territoire sous mandas français avec qui elle entretient toujours des contacts étroits.

De surcroît le Hezbollah, soutenu par la Syrie et l'Iran, a maintes fois pris des Français en otage, ce qui a à jamais terni son image aux yeux du public français. C'est la raison pour laquelle les deux pays s'entendent très facilement sur de nombreuses questions relatives au Moyen-Orient. Certains médias sont allés jusqu'à estimer que la France avait, dans une certaine mesure, « remplacé les Etats-Unis en tant qu'allié spécial de l'Arabie saoudite ».

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Barack Obama, les Etats-Unis ont manifesté une tendance plus nette à déplacer leur priorité stratégique en Asie-Pacifique. L'urgence pour l'administration de Barack Obama est de terminer la guerre en Irak, de se débarrasser au plus tôt des troubles en Syrie, de mettre fin à la crise nucléaire iranienne et de sortir de l'impasse des négociations palestino-israéliennes. Dans un tel contexte, il est inévitable qu'un certain « vide politique » apparaisse au Moyen-Orient, offrant à la France l'occasion d'y pénétrer. En réalité, la France n'est pas le seul pays à chercher à combler ce vide, puisque la Russie a également fait savoir son intention et sa capacité à faire son retour au Moyen-Orient par le règlement de la crise des armes chimiques syrienne. Cependant, dans le conflit qui opposait les Etats-Unis et l'ex-URSS pendant la guerre froide, la France, proche voisin des pays du Moyen-Orient, ressentait vivement cette menace sécuritaire. Si la France cherche aujourd'hui à renforcer son influence et sa voix au chapitre dans cette région, on y voit clairement son intention d'empêcher le « grand retour » de la Russie.

Les visites effectuées par le président François Hollande en Israël et en Arabie saoudite fin 2013, chapitre final de ses nombreuses actions diplomatiques de l'année, ont également constitué la cerise sur le gâteau pour sa stratégie au Moyen-Orient. On y décèle aisément la véritable intention de la France de maintenir son influence et ses intérêts stratégiques dans cette région.

Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'agence Xinhua 

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