Analyse : la France s'engage dans une diplomatie de la force au Moyen-Orient

Par : Li Zhijian |  Mots clés : France, s'engage, diplomatie, force, Moyen-Orient
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-01-2014

Le Président français a déclaré non sans fierté que dans le conflit palestino-israélien, la France était « un partenaire spécial reconnu par les deux parties ». Dans un contexte où le processus de négociations palestino-israéliennes conduites par les Etats-Unis ne porte pas ses fruits, une intervention ostentatoire de la France revient en quelque sorte à miner le camp des Américains.

L'« incident des armes chimiques » survenu à la fin du mois d'août 2013 a fait monter d'un cran la tension syrienne. Les armées gouvernementales syriennes ont été accusées de mener des attaques dans la banlieue de Damas avec des roquettes au gaz sarin, faisant des centaines de morts et blessés. Cet incident a immédiatement provoqué tout de suite une vive réaction de l'opinion internationale. Le Président américain Barack Obama a aussitôt annoncé sa décision d'engager une action militaire contre le régime de Bashar Al-Assad. La France a suivi les Etats-Unis sans attendre, puisque François Hollande a annoncé le 30 août 2013 que la France participerait aux frappes militaires, suggérant même que les frappes auraient lieu avant le 4 septembre.

A cet effet, un destroyer français (classe Horizon) est parti en Méditerranée orientale rejoindre la flottille américaine pour exécuter des bombardements. L'atmosphère est vite devenue très tendue. Cependant, au sein des pays occidentaux, les avis étaient partagés sur la question du recours à la force : le Royaume-Uni qui soutenait les Etats-Unis dans sa décision de recourir aux forces armées « a déserté au moment d'engager le combat » suite à l'opposition de son parlement, l'UE avait plus de difficultés pour parvenir à un accord sur cette question et Barack Obama a à son tour battu en retraite. Finalement, c'est grâce aux bons offices de la Russie que la crise des armes chimiques syriennes a pu être calmée.

Tout au long de la crise, la France n'a jamais changé d'attitude concernant le recours à la force, et préconisait même d'accorder une assistance militaire à l'opposition syrienne. La position intransigeante de la France sur la question syrienne, incompréhensible pour beaucoup, a cependant trouvé un écho favorable auprès de l'Arabie saoudite. Le gouvernement saoudien a en effet toujours considéré l'Iran et son gouvernement chiite comme son plus grand adversaire dans la région du Golfe, et reste donc très vigilant pour éviter la formation dans la région d'un front allié chiite Iran-Syrie-Irak-Hezbollah-Liban.

Ainsi, l'Arabie saoudite plaçait autrefois ses espoirs sur les Etats-Unis, son « allié spécial ». Cependant Barack Obama, impatient de conclure un accord avec l'Iran et indécis sur la question du recours à la force contre la Syrie, a fortement mécontenté l'Arabie saoudite, ce qui a provoqué un refroidissement rapide des relations entre les deux pays, tandis que la position durcie de la France sur les questions iranienne et syrienne allait au devant des revendications politiques saoudiennes. En outre, la visite officielle de François Hollande en Arabie saoudite à la fin de l'année 2013 s'est changée en occasion de montrer la « parfaite similarité » des positions des deux parties. C'est ainsi que les relations entre les deux pays ce sont naturellement réchauffées.

     1   2   3    


Les dernières réactions            Nombre total de réactions: 0
Sans commentaire.
Voir les commentaires
Votre commentaire
Pseudonyme   Anonyme
Retournez en haut de la page