Les États-Unis font fi de la logique en battant les tambours de guerre

Par : Li Zhijian |  Mots clés : États-Unis, fi, logique, tambours, guerre
French.china.org.cn | Mis à jour le 04-09-2013

Une fois de plus, Washington a facilement battu le président russe Vladimir Poutine dans l'arène de l'opinion publique. Ces derniers jours, les médias américains et européens ont fait chorus avec la position au sommet des États-Unis et de la France, affirmant que les troupes gouvernementales syriennes étaient coupables d'avoir utilisé des armes chimiques. Certains médias ont même tourné en dérision les « réactions folles » de Poutine sur la question de la Syrie.

On ignore encore quelle faction a utilisé des armes chimiques en Syrie. Il convient de noter que la soi-disant preuve présentée par les États-Unis et la France est trop ambiguë et insuffisante pour condamner la Syrie, un pays tout entier, de crimes. Des frappes militaires contre la Syrie feront très probablement de nombreuses victimes. Pour des nations bâties sur la notion de primauté du droit, les États-Unis et la France ont pris des décisions irréfléchies.

Le problème est que Washington et Paris ne s'intéressent pas vraiment à la loi internationale. Chaque action qu'ils prennent sur la Syrie repose sur leur propre jugement politique de la situation du pays. Leur jugement repose également sur leurs intérêts géopolitiques dans la région. Il est irrationnel de prétendre que quelqu'un qui veut arrêter une guerre est plus fou que quelqu'un qui veut en démarrer une.

Washington a pris sa décision ; même s'il s'avère que les armes chimiques n'ont pas été utilisées par les troupes gouvernementales syriennes, les États-Unis savent qu'ils ne seront pas tenus pour responsables d'avoir lancé une guerre pour des raisons erronées, comme cela s'est produit en Irak.

Un journaliste d'Associated Press a affirmé révéler le dessous de l'affaire, en déclarant que les forces de l'opposition syrienne avaient lancé les armes chimiques par erreur. Mais cette révélation n'a pas reçu suffisamment d'attention, que ce soit de la part du gouvernement américain ou de celle des médias occidentaux.

La décision du président américain Barack Obama de lancer des frappes n'est pas justifiée par des preuves suffisantes, comme le demande la Russie. La principale préoccupation d'Obama est d'évaluer le risque de cette décision sur la politique intérieure de son pays.

Les États-Unis ont mené deux guerres en Irak et en Afghanistan, où un nombre surprenant de soldats américains ont été tués. Washington reste encore embourbé dans la situation d'après-guerre de ces pays.

Les talibans ont regagné une influence politique en Afghanistan. En Irak, bien que le régime de Saddam Hussein ait été renversé, la démocratie que les États-Unis avait promis de construire a déjà montré ses mauvais côtés.

Pour aggraver les choses, personne n'est vraiment tenu pour responsable du chaos laissé par ces deux guerres. Le président Bush a quitté ses fonctions et n'a plus besoin de se préoccuper des conséquences. Il reste à Obama environ trois ans à la Maison Blanche. S'il gère bien son temps restant, personne ne lui demandera d'assumer ses responsabilités envers la Syrie dans quelques années.

Le système bipartite de Washington est également en cause. Les gouvernements successifs ne peuvent ignorer leur responsabilité dans les turbulences du Moyen-Orient. C'est pourquoi les frappes contre le régime d'Assad, bien que potentiellement risquées, porteraient des enjeux beaucoup plus faibles pour le gouvernement américain actuel.

Le régime d'Assad, en lutte depuis deux ans sous la pression intense des pays occidentaux, est déjà devenu une épine dans le pied des États-Unis. Sa durée d'existence future montrera si et dans quelle mesure le modèle des puissances mondiales a changé.

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