Hollande en Chine : une occasion d'exposer la « stratégie asiatique » de la France

Les objectifs de la « stratégie asiatique »

Les récentes évolutions de la situation sécuritaire en Asie-Pacifique ont renforcé la volonté de la France de jouer son rôle dans cette partie du monde. Cela constitue le mobile politique de la « stratégie asiatique » de la France, qui peut être expliqué par quatre raisons :

1. L'Indochine, en Asie du Sud-Est, était autrefois une colonie française. Les pays indochinois, devenus indépendants, continuent à maintenir des relations spéciales avec la France. Ces dernières années, la France tente d'étendre son influence en Asie du Sud-Est, voire dans toute la région de l'Asie-Pacifique, en renforçant ses liens traditionnels avec le Vietnam, le Laos et le Cambodge.

2. Les États-Unis ayant déplacé le cœur de leur stratégie de l'Europe à l'Asie-Pacifique, l'Europe a éprouvé une grande frustration. La France suit donc l'exemple des Américains et cherche à jouer un rôle plus actif mais différent de celui des États-Unis en Asie-Pacifique.

3. Les tensions en mer de Chine méridionale inquiète les pays du Sud-Est asiatique. Ceux-ci souhaitent que l'Europe joue un rôle de médiation et d'autorité dans la région. L'intervention de la France dans les affaires de l'Asie-Pacifique correspond donc à l'attente des pays de cette région.

4. L'Asie-Pacifique est un marché majeur pour l'armement et les équipements militaires, et la France est l'un des plus grands fournisseurs mondial d'armes. Le renforcement de ses relations avec les pays asiatiques sont dont forcément favorables à ses ventes d'armes et d'équipements militaires de pointe.

La « stratégie asiatique » de la France a donc été élaborée en considération de ces quatre éléments. Cependant, il ne faut pas perdre de vue le fait que la Chine est un grand pays de l'Asie-Pacifique, dont l'importance ne doit pas être sous-estimée. Pour appliquer sa « stratégie asiatique », la France doit tenir compte de l'existence de la Chine et de ses revendications légitimes.

Si la France agit sans la compréhension et l'approbation de la Chine, tout plan stratégique appliqué en Asie ne saurait porter ses fruits. De ce point de vue, il n'est pas étonnant que François Hollande attache une haute importance à sa visite en Chine.

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua)

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