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Les pays africains s'avèrent plus pragmatiques
Les relations amicales sino-africaines sont passées de la simple aide, accordée par la Chine aux pays africains, à un mode de coopération mutuellement bénéfique. Selon He Wenping, cette transformation correspond au développement de la situation mondiale. « Lorsque la Chine accordait son soutien aux pays africains, ceux-ci venaient de proclamer leur indépendance et manquaient de toutes sortes de ressources pour développer leur économie. C'est ainsi que l'aide chinoise fut considérée comme nécessaire, que ce soit au niveau politique ou économique, pour consolider l'indépendance politique des pays africains qui leur coûtait très cher », explique-t-elle. Pourtant, avec le développement africain, ce mode de dépendance envers l'assistance chinoise ne pouvait pas durer. L'Afrique a lancé un appel, résumé par le slogan : « Commerce et investissement, oui ! Charité, non ! »
Mme He pense que la transformation du mode de coopération sino-africaine s'adapte aux besoins et à la voie du développement africain. « Le commerce et les investissements permettent la formation de professionnels de gestion et de techniciens locaux, stimulent et encouragent les éléments internes du développement économique africain », observe Mme He.
À présent, les dirigeants des pays africains qui avaient connu le mouvement de l'indépendance et renoué de bonnes relations avec la Chine se sont retirés de la scène historique. Parmi les nouveaux dirigeants africains, beaucoup partagent la même vision de la démocratie, de la liberté et des droits de l'homme que les Occidentaux. Certains ont même été éduqués en Occident. Cela n'a pas constitué un obstacle insurmontable. « Les faits prouvent que la Chine peut maintenir de bonnes relations avec les nouveaux dirigeants africains, constate He Wenping. En dépit de la différence de leurs expériences et de leur éducation, ces leaders ont la même vocation de faire progresser le développement de leur pays. à ce sujet, la Chine possède beaucoup d'expériences dont ils peuvent tirer profit, et applique de nombreux programmes d'aide aux pays africains. Les pays occidentaux sont incapables de faire la même chose. » De retour chez eux, certains dirigeants africains, qui ont étudié ou travaillé en Occident, découvrent qu'ils rencontrent bien des difficultés dans la pratique après avoir adopté à la lettre le modèle de la démocratie occidentale. Le développement africain se trouvant dans un état moins avancé et les conditions y étant insuffisantes pour pratiquer la démocratie, ces dirigeants commencent à chercher un modèle approprié à l'essor de leur pays. Cette recherche a abouti à une vague d'« alignement sur l'Orient » pour tirer la leçon des expériences chinoises. Cette tendance peut constituer une nouvelle opportunité de développement pour les relations sino-africaines.
L'Afrique est intégrée dans le système du groupe BRICS
Mme He rappelle que 2013 est l'année de lancement du nouveau projet sur trois ans décidé lors de la 5e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine. La Chine a connu une transition de pouvoir. Le premier voyage officiel à l'étranger qu'a effectué le président Xi Jinping était pour participer au sommet des BRICS organisé en Afrique du Sud. Cette visite a attiré l'attention du monde entier. « Le groupe BRICS, que l'Afrique du Sud vient de rejoindre, est une plate-forme pour les pays émergents. Grâce à l'adhésion de ce pays, le groupe s'étend sur cinq continents et l'Afrique entière se retrouve intégrée dans ce système. Ce déplacement revêtait ainsi une importance particulière », résume Mme He.
Il faut indiquer néanmoins qu'il existe des problèmes dans le développement des relations sino-africaines, tels que des différends commerciaux et des litiges entre les entreprises chinoises et les habitants locaux. « Ces frictions commerciales se sont produites uniquement entre la Chine et les pays africains exportant les mêmes produits que la Chine. Par exemple, la question des produits textiles avait fait grand bruit il y a quelques années », observe Mme He. La Chine est un gros producteur de textile. Certains pays africains, tels que le Lesotho, le Malawi, et même l'Afrique du Sud, comptent eux aussi un grand nombre d'entreprises textiles. Par rapport aux produits chinois, leur compétitivité est faible. Selon Mme He, la Chine est déjà consciente de ces litiges commerciaux et a pris certaines mesures. Par exemple, il y a six ou sept ans, la Chine a imposé des limites à son industrie textile pour réduire les exportations vers des pays africains comme l'Afrique du Sud, bien que ces exportations n'aient enfreint aucun règlement international. « Certains chercheurs sud-africains m'ont pourtant appris que l'industrie textile de ces pays n'avait pas tiré profit de la réduction des textiles chinois. Au contraire, les produits venant du Vietnam et de la Malaisie avaient comblé le vide laissé par les produits chinois », ajoute Mme He. « L'Afrique a plutôt besoin de réajuster son économie et d'élever sa compétitivité. »
Parallèlement, les relations étroites entre la Chine et l'Afrique ont suscité un malentendu et des critiques de la part de l'Occident. « Les pays occidentaux pensent que l'influence chinoise croissante nuit à leurs intérêts, explique Mme He. Ils pensent toujours que l'Afrique est leur fief. » Selon elle, la Chine souligne toujours que les relations sino-africaines ne sont pas exclusives. La Chine souhaite que l'Afrique se développe, car cette situation profitera non seulement à la Chine, mais aussi à d'autres pays présents sur le continent. Malheureusement, les médias occidentaux préfèrent exagérer les malentendus entre la Chine et l'Afrique, laissant de côté les éléments positifs et diffusant l'assertion de la menace chinoise, afin de semer la discorde.
Mme He indique qu'il faut prêter attention à diverses questions pour promouvoir les relations entre la Chine et l'Afrique. Bien que les dirigeants de haut rang souhaitent des liens sino-africains amicaux et que le Forum soit un mécanisme de garantie, les entreprises chinoises sont les acteurs principaux qui se chargent d'appliquer les mesures adoptées. Dans leurs activités, elles doivent respecter les lois locales et remplir leurs obligations sociales pour faire progresser le développement sain et stable des relations sino-africaines.
Rédigé par LU RUCAI
Source: La Chine au Présent |