3, Relations franco-américaines : stables avec quelques changements

Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qualifié de président « pro-américain », les relations franco-américaines se sont améliorées. Cette évolution est notamment marquée par le retour total de la France à l'OTAN. Pourtant, peu après la prise de fonction de François Hollande, quelques « éléments ennuyeux » sont apparus dans les relations, d'habitude stables, entre la France et les États-Unis.

François Hollande a décidé de retirer l'armée française d'Afghanistan plus tôt que prévu. Cette action a évidemment contrecarré le projet de retrait global de l'OTAN et semé la confusion chez les soldats. Mais après des négociations à huis clos, le président français a finalement fait des concessions, acceptant le retrait d'une partie de l'effectif seulement, au lieu de tous les soldats, à la fin de l'année pour maintenir la solidarité de l'OTAN.

M. Hollande partage l'opinion principale avec les États-Unis sur les problèmes de la Syrie et de l'Iran. La France insiste que la chute de Bachar al-Assad est la condition préalable pour résoudre le problème de la crise syrienne. Selon le président, si Bachar al-Assad utilise des armes chimiques, la communauté internationale a le droit d'intervenir militairement. Cette déclaration de M. Hollande est considérée comme le premier soutien ouvert de la France à la proposition du président américain Barack Obama de mener une intervention militaire en Syrie. Néanmoins, les deux pays ne sont pas d'accord sur la question de l'établissement du gouvernement provisoire par l'opposition syrienne. M. Hollande a déclaré lors du débat général de la 67^e Assemblée générale de l'ONU, le 25 septembre, que la France reconnaîtrait le gouvernement provisoire représentant la nouvelle Syrie dès son établissement. Washington garde une opinion réservée à ce propos, jugeant que l'heure n'est pas encore venue de fonder un nouveau gouvernement provisoire.

Évidemment, François Hollande s'efforce de maintenir l'ensemble des relations franco-américaines stable. Il envisage cependant quelques modifications. Par exemple, la France s'est montrée réservée sur la question du démarrage du système anti-missiles par l'OTAN en Europe, craignant que le plan puisse porter atteinte à la politique de dissuasion nucléaire de la France. La décision d'un retour total de la France à l'OTAN a suscité une vive polémique au sein du pays. Bien que Hollande n'ait pas l'intention de revenir sur la décision faite par son prédécesseur, il a déclaré qu'il fallait évaluer les effets réels de cette mesure sur les objectifs de la France et sur la construction de la défense européenne. 

4, L'ambition ferme de grande puissance avec une tendance plus réaliste et pragmatique

L'ambition de grande puissance de Nicolas Sarkozy était bien évidente lors de son mandat. Il était sans aucun doute le chef d'État le plus dynamique sur la scène internationale. Son successeur François Hollande est un président dit plus « modéré » et « normal », dont le comportement diplomatique sûr et discret est bien différent de Sarkozy. À l'instar du problème de la Syrie, la France a changé de position par rapport à Sarkozy sur le problème libyen. Par conséquent, le nouveau gouvernement a été vertement mis en cause par l'opposition et par Sarkozy lui-même, critiquant que la France sous la gouvernance de Hollande n'avait rien fait dans les affaires étrangères.

M. Hollande a réfuté ces accusations lors de son discours à la conférence des ambassadeurs de France. Il a réaffirmé que l'ambition française de grande puissance n'a pas changé, et que la diplomatie indépendante est la raison fondamentale de la capacité de la France à jouer un rôle particulier. Ce qui est remarquable, c'est que derrière le style diplomatique assuré et discret de François Hollande se cache position plus réaliste et pragmatique à propos des affaires internationales du nouveau gouvernement français. Ceci est inhérent à la situation difficile de la France et de l'Europe à l'heure actuelle.

5, La diplomatie dans le domaine économique s'impose

Vu que la récession économique dans toute l'Europe qui est due à la crise de la dette et que la situation de la crise économique et sociale s'aggrave constamment en France, il est évident que M. Hollande a mis l'accent sur l'économie dans la politique diplomatique, contrairement à son prédécesseur Sarkozy. La diplomatie a plus précisément pour but de servir l'économie.

Quant au traitement des relations avec d'autres pays, le président Hollande attache une attention toute particulière à la protection des intérêts économiques du pays. Par exemple, en ce qui concerne les relations franco-chinoises, tout en affirmant l'importance d'un tel partenariat, M. Hollande s'intéresse plutôt à l'élargissement des coopérations dans les domaines du commerce, de l'investissement, de l'énergie et de l'aviation. D'ailleurs, le nouveau gouvernement accorde une plus grande importance à la diplomatie dans le domaine économique. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a formulé à cet effet un plan d'action qui exige que les ambassadeurs de France promeuvent les coopérations avec les pays concernés dans les domaines où la France garde la supériorité technique, tels que les nouvelles énergies, le traitement de l'eau, l'électricité nucléaire civile, pour contribuer à augmenter la production industrielle de la France.

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'agence de presse Xinhua)