Le 25 septembre, le président français François Hollande a participé à la 67^e Assemblée générale de l'ONU où il a prononcé un discours lors du débat général. Il s'agissait de la première visite de M. Hollande aux Nations Unies en tant que président français. Il a, à cette occasion, réaffirmé l'ensemble de la politique diplomatique du nouveau gouvernement français, après son discours lors de la conférence annuelle des ambassadeurs de France organisée à Paris le 27 août. À la suite de ces deux manifestations diplomatiques, M. Hollande donne une vision plus claire de sa stratégie diplomatique, qui était auparavant relativement « floue ».

Par manque d'expérience dans le domaine des affaires internationales, M. Hollande a peu abordé la question de la diplomatie lors de sa campagne présidentielle. Il n'avait même pas défini précisément et entièrement l'orientation de sa politique diplomatique depuis son élection. C'est pour cette raison que la stratégie diplomatique du nouveau gouvernement français restait assez vague.

Depuis sa prise de fonction, M. Hollande accumule les activités diplomatiques telles que le sommet du G8 au camp David aux États-Unis, le sommet de l'OTAN à Chicago, le sommet du G20 à Los Cabos au Mexique, la Conférence des Nations unies sur le développement durable à Rio de Janeiro au Brésil, et les sommets de l'Union européenne. D'autre part, M. Hollande a effectué des visites officielles dans plusieurs pays membres de l'UE, et s'est rendu quelques heures en Afghanistan. En outre, le président a reçu à Paris les dirigeants de certains pays, comme le Pakistan, la Tunisie, la Thaïlande et le Qatar. Les actions diplomatiques et le discours de François Hollande à la conférence des ambassadeurs et à l'ONU ont permis de comprendre l'orientation de la diplomatie du nouveau gouvernement français. En bref, la stratégie diplomatique de l'Elysée comporte cinq caractéristiques marquantes :

1, Réajuster les relations franco-allemandes pour enrayer à tout prix la crise de la dette

Comme ses prédécesseurs, François Hollande considère l'Europe comme la pierre angulaire de la diplomatie française. Il a déclaré lors de la conférence des ambassadeurs que l'Europe est la première économie mondiale et que, par conséquent, elle doit exposer sa puissance dans les affaires internationales. Selon lui, l'avenir de l'Europe repose sur l'établissement d'une union politique et d'une défense commune puissantes. Comme par le passé, M. Hollande est d'avis que la France doit exercer son influence internationale en s'appuyant sur l'Europe. À l'heure actuelle, l'Europe souffre des conséquences de la crise de la dette, c'est pourquoi M. Hollande a mis l'accent sur l'Europe au cours des activités diplomatiques post-électorales.

« L'axe franco-allemand » est depuis longtemps le moteur du développement de l'Union européenne. Pourtant, après l'élection de M. Hollande, cet axe a été mis à rude épreuve face aux problèmes de la crise de la dette, en raison des divergences d'opinion entre le président Hollande et la Chancelière allemande Merkel. Lors de sa campagne présidentielle, François Hollande avait déjà remis en question le pacte financier conclu par l'UE au début de l'année, qui visait à renforcer la discipline budgétaire des pays membres, en soulignant que la croissance économique est la porte de sortie définitive de la crise.

L'idée d'une promotion de la croissance économique proposée par M. Hollande a été acceptée par les mécanismes de l'UE et les pays d'Europe méridionale. Au sommet de l'UE qui s'est tenu fin juin, Mme Merkel a été contrainte de faire des concessions et de finalement signer le pacte de croissance, qui est un supplément important de l'ancien pacte financier. Ce pacte marque ainsi un changement important de l'UE dans sa lutte contre la crise de la dette. Les efforts diplomatiques du président ont porté leurs fruits. Selon les médias, François Hollande a gagné sa première bataille. Pourtant, le président reste discret en notant qu'il s'agit d'une victoire de toute l'Europe.

À propos de l'avenir des relations franco-allemandes, M. Hollande est d'avis que « l'axe franco-allemand » est juste, mais qu'il ne doit pas devenir un « monopole ». Il ne faut jamais négliger l'opinion des autres pays.

2, Accorder une grande importance aux relations avec les pays émergents

Selon l'analyse de la conjoncture mondiale par M. Hollande, avec la disparition des anciens blocs d'États, l'émergence de grandes puissances est la tendance actuelle principale sur la scène internationale. Cette émergence correspond également à l'idée française d'un monde multipolaire et elle devrait être une opportunité pour tout le monde. M. Hollande pense que les pays émergents pourraient jouer plus souvent un rôle positif dans la gouvernance mondiale. Dans le domaine des affaires étrangères, la France doit quant à elle mieux communiquer et coordonner ses actions avec les pays émergents, dont la Chine.

Lors de son discours, le président Hollande a mis la Chine en tête dans la liste des pays émergents, en accordant une grande importance à un partenariat stratégique intégral franco-chinois. François Hollande a rencontré pour la première fois le président chinois Hu Jintao dans le cadre du sommet du G20 en juin. Lors de cette rencontre, il a souligné la position fondamentale adoptée par le nouveau gouvernement français, à savoir qu'il travaille fermement au développement d'un partenariat stratégique intégral franco-chinois. Au début du mois de juillet, M. Hollande a envoyé son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius en Chine. Celui-ci a déclaré lors de sa visite que les relations avec la Chine sont une priorité de la politique diplomatique du nouveau gouvernement français. Il espère que les relations entre les deux pays seront abordées de manière stratégique et avec une vision à long terme. Il a ainsi proposé d'améliorer le partenariat entre les deux pays.