Troisièmement, résoudre efficacement les frictions dans les relations économiques et commerciales

Après l'établissement des relations diplomatiques, avec le renforcement des rapports politiques, la Chine et la France ont vu leur coopération économique et commerciale s'étendre sans cesse. Actuellement, le nœud du problème dans le commerce bilatéral est le déficit du côté français, qui a atteint, selon les statistiques françaises, 22 milliards d'euros, ce qui fâche beaucoup la France. Hollande exige de la Chine une plus grande ouverture de son marché, notamment dans le domaine des achats publics et à l'égard des entreprises européennes de haute technologie établies en Chine. Au sujet du taux de change du yuan, il a dit qu'il ne pouvait pas accepter une monnaie chinoise non convertible. « Pour un grand pays comme la Chine, une superpuissance commerciale et économique, il est raisonnable d'avoir une monnaie convertible. »

Résoudre les frictions commerciales bilatérales consiste en fait à lutter contre les effets négatifs de la mondialisation. Et la solution pour ce difficile dilemme réside dans la valorisation des capacités d'innovation de chaque pays pour élever sa compétitivité, non dans le protectionnisme. Les frictions commerciales sont un phénomène normal dans les relations entre deux pays, et leur solution met à l'épreuve la maturité de leurs relations.

Quatrièmement, envisager la relation sino-française avec une vision stratégique

Adopter une vision stratégique est le moteur fondamental du développement de la relation sino-française. En novembre 2010, lors de la visite d'Etat du président Hu Jintao en France, les deux parties ont publié une déclaration conjointe sur le renforcement du partenariat global stratégique, où il était question de promouvoir un partenariat global stratégique sino-français mûr, stable, basé sur la confiance mutuelle et les bénéfices réciproques, et tourné vers le monde.

Dans le contexte des profondes mutations que vit le monde, le développement d'un partenariat global stratégique tourné vers le monde revêt une haute importance. Sur le plan politique, la Chine et la France sont toutes deux membres du Conseil de sécurité de l'ONU et partagent des points de vue identiques ou similaires sur beaucoup de problèmes internationaux majeurs. Il existe par conséquent un très vaste champ de coopération entre elles. Surtout, il n'y a pas de conflit opposant les intérêts fondamentaux des deux pays, et face à l'unilatéralisme américain dans les affaires internationales, leur coopération stratégique possède un grand potentiel de développement. Sur le plan économique, dans le contexte de la mondialisation, il existe une complémentarité accrue et non affaiblie entre les deux économies. Développer une coopération économique mutuellement bénéfique correspond davantage à leurs intérêts à long terme.

François Hollande est élu président français à une période où la situation internationale traverse de grands changements. Une série de problèmes d'importance majeure se posent en ce moment à la France : comment relever les défis de la mondialisation ? Comment surmonter l'impact de la tempête financière internationale et de la crise de la dette européenne ? Comment permettre à la France de continuer à jouer son rôle sur la scène internationale en tant que grande puissance ? Dans ces circonstances, l'importance de la relation sino-française et sa valeur stratégique ne sont plus à démontrer. Nous sommes sûrs que le président Hollande aura toute la sagesse politique nécessaire pour développer, avec une vision stratégique et de long terme, l'amitié traditionnelle entre les deux pays et faire accéder leur partenariat global stratégique à un nouveau sommet.

(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'Agence Xinhua)