Le nouveau président élu français François Hollande a reçu lundi après-midi l'ambassadeur de Chine en France M. Kong Quan, qui lui a transmis le message de félicitations du président chinois Hu Jintao après sa victoire à l'élection présidentielle.
Après l'élection de François Hollande à la présidence française, l'évolution future des relations sino-françaises est devenue un sujet de grande attention. Du côté du gouvernement chinois, développer le partenariat global stratégique entre la Chine et la France est sa position conséquente et ferme. Quant à la position française, il faudra observer la politique du nouveau président à l'égard de la Chine.
Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, les relations bilatérales ont connu un développement constant et stable. Ces dix et quelques dernières années, alors que le parti conservateur de droite gouvernait la France, la relation sino-française a continué à progresser. Tout au début de son mandat, Nicolas Sarkozy, méconnaissant l'importance des relations avec la Chine, a eu un moment de vacillation dans sa politique chinoise. Ce qui pourrait expliquer l'incident survenu à Paris en 2008 au cours du relais de la flamme olympique des JO et l'entrevue de Sarkozy avec le Dalaï-Lama. Mais, très vite, Sarkozy a compris le danger que représentait l'atteinte aux relations avec la Chine et le prix à payer. Il a pris rapidement des mesures de réparation, et la relation sino-française est revenue dans la bonne voie et s'est renforcée encore davantage.
François Hollande est le deuxième président socialiste après François Mitterrand. Le PS a pu ainsi reprendre le pouvoir suprême de l'État après 17 ans. La politique chinoise de ce président appartenant à une nouvelle génération du PS sera influencée par quatre facteurs essentiels, quatre points déterminants pour le développement futur de la relation sino-française.
Premièrement, savoir mesurer l'importance de la relation France-Chine
Selon les médias français, Hollande ne connaît pas bien la Chine, et il n'est jamais venu en Chine. Il pourrait de ce fait sous-estimer l'importance de la Chine, ainsi que la valeur stratégique de la relation bilatérale. C'est pourquoi avoir une juste appréciation de l'importance des relations avec la Chine et de leur valeur stratégique constitue la condition préalable pour l'élaboration de sa politique à l'égard de la Chine.
Au cours de sa campagne, Hollande a dit à propos de la Chine : « Il y a pas mal d'incompréhensions et de conflits entre les deux parties, mais en même temps, la France et la Chine partagent des intérêts communs. […] On peut entamer des discussions au sujet des échanges commerciaux, de la monnaie et du commerce extérieur. […] On attend des relations plus équilibrées entre l'Europe et la Chine ». Il a d'autre part critiqué Sarkozy pour son attitude lors de l'incident de 2008 à Paris pendant le relais de la flamme olympique et sa rencontre avec le Dalaï-Lama en Pologne. Il a fait remarquer : « Il est nécessaire de rétablir la relation France-Chine, car, celle-ci n'est pas bonne (sous Sarkozy). […] La Chine, en tant que deuxième économie mondiale, maintient des relations traditionnelles amicales avec la France. […] Je vais poursuivre ces relations, mais je ne partage pas les points de vue de la Chine au sujet des droits de l'homme et du commerce ».
On peut donc dire que, généralement parlant, Hollande attache une grande importance à la relation sino-française. Il a même exprimé le souhait de visiter le pays dans les plus brefs délais. Grâce à des échanges de vue approfondis entre les dirigeants des deux pays, les relations bilatérales poursuivront leur progression.
Deuxièmement, il faut dépasser les obstacles idéologiques
Au cours des deux mandats du président socialiste François Mitterrand (1981-1995), grâce aux efforts conjugués des dirigeants des deux pays, la relation sino-française a connu, dans son ensemble, un développement stable. Mais ce n'est pas sans regret qu'on a vu se produire, durant ces 14 ans, des incidents qui ont porté gravement atteinte aux relations bilatérales. On peut citer, entre autres, les sanctions appliquées par la France contre la Chine après l'incident du « 4 juin » en 1989 ; la vente à deux reprises au début des années 1990 par le gouvernement socialiste français des frégates et des Mirages à Taiwan malgré la protestation énergique de la Chine, créant ainsi une grande tension dans les relations bilatérales. Les ingérences dans les affaires intérieures d'autres pays perpétrées par le gouvernement socialiste qui se posait en « défenseur des droits de l'homme et de la démocratie » ont également perturbé ses relations avec la Chine. On est généralement d'avis que les litiges qui se sont produits dans le passé dans la relation France-Chine n'étaient pas sans liaison avec la politique étrangère du Parti socialiste très marquée par sa conception des valeurs.
Hollande a été pendant longtemps le premier secrétaire du PS et est devenu le maître de l'Elysée en tant que candidat du PS. C'est pourquoi, la politique étrangère du nouveau gouvernement français doit avoir une couleur marquée de l'idéologie traditionnelle de gauche. D'autre part, il existe au sein du PS des personnalités influentes qui réclament une position dure à l'égard de la Chine. Celles-ci ont attaqué la politique chinoise du gouvernement conservateur de droite, affirmant que le gouvernement français a abandonné ses « principes politiques » pour des intérêts économiques. L'idéologie propre au PS et l'attitude obstinée des personnalités dures pourront influencer la politique chinoise du nouveau gouvernement français.
Pourtant, l'époque est révolue où l'on regardait la Chine à travers des lunettes de couleur, envisageait la relation bilatérale et élaborait la politique à l'égard de la Chine uniquement à partir d'une idéologie. Hollande appartient à une nouvelle génération de dirigeants du PS. Il a une large et toute nouvelle vision des affaires mondiales et des relations internationales. On a toutes les raisons de croire que le nouveau gouvernement français adoptera une position plus rationnelle et pragmatique dans la gestion de ses relations avec la Chine.
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