De plus en plus d'entreprises chinoises investissent en Afrique et certains pays occidentaux parlent de « nouveau colonialisme ». Qu'en pensez-vous ?

La Chine est la plus belle réussite de développement que le monde ait jamais connue : jamais encore dans l'histoire de l'humanité un aussi grand pays n'avait connu de telles transformations dans un espace de temps aussi court.

L'irruption d'un nouveau géant, d'un grand pays qui réunit le cinquième de la population mondiale, n'est pas sans provoquer, naturellement, quelques appréhensions, voire quelques craintes.

« La Chine m'inquiète » faisait dire le grand écrivain français Marcel Proust à l'un de ses personnages, la duchesse de Guermantes, dans son livre À la recherche du temps perdu. Nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, reprennent volontiers à leur compte cette formule badine.

La Chine n'inquiète pas l'Afrique. Elle a été et reste toujours présente du côté de l'Afrique pour soutenir ses efforts de développement.

La Chine n'est pas un pays néocolonialiste. Elle est, sur la scène internationale, une grande force militante pour la paix dans le monde, pour le développement durable et pour la coopération mutuellement avantageuse.

En bref, la présence de plus en plus importante de la Chine en Afrique est très positive. C'est bon pour l'Afrique qui bénéficie d'investissements nouveaux. C'est bon pour la Chine. Et c'est bon pour l'Europe que la concurrence stimule.

D'après vous, est-ce qu'il y a des différences entre la coopération Chine-Gabon et celle entre le Gabon et les pays occidentaux développés ?

Chaque pays occidental ou émergent a sa façon de mettre en œuvre la politique de coopération avec les pays africains. S'il y a des différences d'approche, de méthode, l'objectif reste le même : le développement de l'Afrique. Le partenariat Chine-Gabon est donc différent des partenariats entre le Gabon et les autres pays.

Je vous signale que le Gabon est engagé dans une série de partenariats sur tous les continents, sur une base d'avantages réciproques et de respect mutuel.

Le Gabon, qui possède d'abondantes ressources en bois, a modifié sa politique d'exportation l'année dernière. Qu'attendez-vous de la coopération entre le Gabon et les entreprises chinoises dans ce secteur ?

Le bois occupe une place importante dans l'économie gabonaise. Dès son accession au pouvoir, le président Ali Bongo Ondimba a demandé l'arrêt des exportations de grumes, pour amener les entreprises et les entrepreneurs du secteur du bois à une transformation locale des essences forestières en vue de créer davantage de richesse nécessaire pour juguler le chômage et d'exporter des produits finis et semi-finis à forte valeur ajoutée.

Le Gabon invite les entreprises chinoises du secteur du bois à investir davantage dans la transformation locale des essences forestières pour une coopération gagnant-gagnant.