YAN WEIJUAN et LI ZHIJIAN
Avant notre départ pour l'Afrique, nous avons interviewé l'ambassadeur du Gabon en Chine, Emmanuel Mba Allo, qui a fait pour nous le point sur les relations entre les deux pays.
L'ambassadeur du Gabon en Chine, Emmanuel Mba Allo
Monsieur l'ambassadeur, vous avez connu une période faste des relations sino-africaines, qui se sont véritablement épanouies pendant votre mandat. Quels événements vous ont fait la plus forte impression ?
Dans le cadre du renforcement de la coopération sino-africaine, deux événements m'ont beaucoup marqué durant ma mission en Chine, qui s'achève bientôt : d'une part, le sommet du Forum sur la coopération sino-africaine, qui s'est tenu à Beijing en novembre 2006 ; et, d'autre part, l'Exposition universelle 2010, à Shanghai.
Pour donner un nouvel élan aux relations sino-africaines, les dirigeants chinois et africains, lors du Sommet de Beijing, ont mis en place un partenariat stratégique de type nouveau, caractérisé par l'égalité et la confiance réciproque sur le plan politique ; la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique et les échanges bénéfiques sur le plan culturel.
Les engagements de la Chine en faveur du développement de l'Afrique annoncés par le président chinois Hu Jintao au cours de ce sommet ont été tous tenus.
Concernant l'Exposition universelle 2010 de Shanghai, l'aide de la Chine aux pays africains a permis au continent de participer d'une manière très active à cette grande manifestation économico-culturelle mondiale.
Pour se développer, l'Afrique peut-elle imiter le modèle chinois ? En l'espace de trente ans, la Chine a connu une transformation fulgurante. Comment le pays a-t-il pu mener à bien cette transition en si peu de temps ? Par quelle méthode ?
Deng Xiaoping l'a explicité dans l'une de ses formules, restée célèbre : « Nous traversons la rivière à tâtons, en nous appuyant sur les pierres stables ». Autrement dit, c'est en procédant par étapes, en tirant les leçons des expériences des autres pays pour les adapter à sa propre réalité, que la Chine a tracé sa route.
La réémergence de la Chine interpelle l'Africain que je suis. L'Afrique ne peut pas imiter le « modèle » chinois, mais elle peut s'inspirer de l'expérience de la Chine pour son développement.
Avec la montée en puissance du Gabon, la relation avec la Chine est passée au rang de partenariat stratégique. Comment le Gabon souhaite-t-il profiter de cette occasion et accroître sa coopération avec la Chine ?
Les liens qui rattachent le Gabon à la Chine sont caractérisés depuis trente-sept ans par l'amitié sincère, la confiance et l'estime. Ces trois sentiments sont aujourd'hui au cœur de la coopération dynamique et multiforme entre nos deux pays. Coopération dynamique et multiforme initiée et impulsée côté gabonais par feu président Omar Bongo Ondimba, qui avait effectué 11 visites en Chine et rencontré les quatre générations de dirigeants chinois. Le nouveau président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, entend poursuivre et développer cette relation ancienne et riche dans tous les domaines. Aujourd'hui la Chine est au cœur des grands chantiers de développement du Gabon.
Le chef de l'État gabonais considère la Chine comme un partenaire privilégié, assurément bien placé pour appuyer sa politique d'émergence du Gabon – une politique qui repose notamment sur la transformation industrielle des ressources naturelles disponibles sur le territoire national.
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