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Des Africains à Beijing

BRIAC MYRA

Le Gabonais Luc Bendza, maître en arts martiaux chinois, est acteur dans des films chinois.

Le Gabonais Luc Bendza, maître en arts martiaux chinois, est acteur dans des films chinois.

Avec l'ouverture de la Chine, les échanges entre l'Empire du milieu et les pays du monde se sont faits de plus en plus fréquents. L'Afrique n'est pas restée à l'écart du mouvement et, pour la plupart, les pays du continent entre-tiennent eux aussi des relations diplomatiques et économiques étroites avec la Chine. M. Cheng Tao, qui pendant seize ans a été ambassadeur dans différents pays d'Afrique, précise que la Chine entretient des relations diplomatiques avec quarante-neuf pays africains sur cinquante-trois.

Les Africains, eux, viennent toujours plus nombreux en Chine et pour diverses raisons. Les jeunes profitent des bourses universitaires octroyées par leur gouvernement ou par le gouvernement chinois, tandis que leurs aînés viennent travailler, faire du commerce ou promouvoir la culture de leur pays.

S'adapter à un nouveau mode de vie

Pour les Africains comme pour tout étranger qui vient en Chine, le dépaysement est pour le moins percutant. La langue, la culture, les mœurs… tout est nouveau, sans parler même du fait que l'on devient soudain « exotique » et donc objet de curiosité. Pour Enos, étudiant du Zimbabwe à l'Université des langues et cultures de Beijing, la première difficulté a été la langue : « Je ne pouvais pas communiquer, je ne pouvais rien faire, mais maintenant ça va mieux. Je ne parle pas parfaitement, mais j'ai acquis les bases du mandarin : je peux discuter, commander des plats, demander ma route si je suis perdu. » Après seulement six mois à Beijing, Enos est donc maintenant capable de se débrouiller seul dans la capitale. Il dit s'être adapté rapidement, sans que cela n'ait été facile pour autant. Il prend l'exemple des repas : « Au début je ne savais pas utiliser les kuaizi (« baguettes »). Chaque fois que je commandais dans un restaurant, je devais demander un couteau et une fourchette, mais avec le temps j'ai appris. » Pour Golphane, étudiant des îles Comores, la difficulté tenait au choix des plats, car, ne connaissant pas la cuisine chinoise, il lui arrivait d'avoir des surprises une fois les mets sur la table.

Malgré tout, peut-être existe-t-il certains points communs entre les deux cultures, chinoise et africaine. Alexandra, une Zimbabwéenne qui travaille depuis plusieurs années à Beijing, tempère ainsi : « Nous mangeons la même chose, mais nous ne cuisinons pas de la même façon, dit-elle, et la structure familiale est assez semblable : le respect des aînés, le culte des ancêtres… »

Un autre aspect du dépaysement culturel qui s'impose dès les premiers jours est la confrontation au regard des autres, a fortiori dans les moins grandes villes et les campagnes, où les laowai (« étrangers ») sont plus rares qu'à Beijing ou Shanghai. Les Chinois sont souvent étonnés et curieux lorsqu'ils rencontrent des heiren (« hommes noirs »). Ali, journaliste pékinois d'origine somalienne, raconte que la première fois qu'il a rencontré la propriétaire de son appartement, elle est restée un long moment à le fixer, bouche bée, avant de dire : « J'espère que vous ne me trouvez pas impolie, mais je n'ai jamais vu de personne noire de ma vie, c'est pour cela que je vous fixe comme ça. » D'après Ali, bien souvent, ces regards contiennent davantage de naïveté et d'ignorance que d'hostilité.


 

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La Chine au Présent     2011/10/09

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