A l'heure actuelle, l'organisation nécessite en effet des réformes. Sous l'impulsion du G20, le FMI a commencé à engager des réformes en matière de fonctions, de structure et de gestion, pour refléter pleinement l'évolution de l'échiquier économique mondial et la position économique des nouveaux membres. Mme Lagarde a affirmé que si elle est élue, elle mettra en œuvre et accomplira ces réformes. En même temps, elle a dit que le FMI est doté d'une grande capacité d'adaptation et qu'il saura se réguler en fonction de la réalité de l'échiquier économique actuel.
Mme Lagarde parviendra-t-elle à persuader les entités économiques émergentes ? Selon des analyses, elle aurait de fortes chances d'y aboutir.
D'abord, il faut voir que malgré leurs indicateurs comme le PIB ou le volume commercial, qui représentent une part importante de l'économie mondiale, les entités économiques émergentes ne souffrent pas de comparaison avec les entités économiques développées dans le domaine financier géré par le FMI, en termes de produits financiers, de maturité et de taille du marché. Sur l'échiquier économique, l'Europe et les Etats-Unis gardent encore une position dominante. Bien que les Etats-Unis ne soient pas à la direction, ils gardent un rôle de meneur dans les affaires, car prendre une importante décision au sein du FMI nécessite le soutien de 85% des voix et les Etats-Unis peuvent bloquer une mesure de leurs seuls droits de vote. Le fait que le gouvernement américain adopte depuis toujours une position prudente sur la candidature de Mme Lagarde et n'a pas accepté d'afficher publiquement sa position en est une preuve.
Ensuite, sur le plan de l'édification du mécanisme de coopération, les entités économiques émergentes ont juste entamé les travaux. Il leur est difficile de parvenir à une synergie en peu de temps. Malgré le souhait de briser la tradition de la direction du FMI détenue par l'Europe, les entités économiques émergentes n'ont pas su, à ce jour, proposer une candidature unie, hormis la candidature déclarée par Agustin Carstens, gouverneur de la Banque centrale du Mexique.
Le magazine français Les Echos du 30 mai affirme que le Premier ministre russe Vladimir Poutine estime que la candidature de la ministre française des Finances est tout à fait acceptable. Selon le reportage, après la clôture du sommet du G8, le président russe Dimitri Medvedev a estimé qu'un consensus avait été atteint sur la question de la sélection du directeur général du FMI. En même temps, il a déclaré que si le poste du premier directeur général adjoint de l'organisation était confié à une personnalité des BRICS, le processus de sélection présenterait une plus grande légitimité et un plus grand équilibre, reflétant mieux l'échiquier économique.
Le journal indique, en citant une autre personnalité européenne qui a préféré de garder l'anonymat, que la sélection de Mme Lagarde est déjà chose accomplie. Il ne lui reste qu'à obtenir la compréhension des BRICS.
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