En quête d'un lustre diplomatique terni
La rapidité de décision et d'action de la France dans le dossier libyen contraste fortement avec sa récente attitude envers la Tunisie et l'Égypte. Elle avait alors été largement critiquée pour sa réponse tardive et inappropriée à la crise politique tunisienne, ce qui avait eu pour direct effet la démission de la ministre des Affaires étrangères de l'époque Michelle Alliot-Marie, à laquelle a succédé Alain Juppé.
Cette fois, les analystes français estiment que l'ancienne puissance coloniale d'Afrique du Nord souhaite utiliser la Libye, poids lourd tant sur le plan géopolitique que sur le marché mondial de l'énergie, pour redorer son blason diplomatique et restaurer sa forte influence dans la région.
« Sarkozy a placé tous ses espoirs dans Juppé[…]espérant qu'il parviendra à redonner de son lustre à la diplomatie française », peut-on lire dans Nouvelles d'Europe, un journal local.
En dépit des critiques adressées à la France, la politique de Sarkozy envers la Libye a prouvé que « la France avait une voix forte et qu'elle pouvait encore se faire entendre », a déclaré l'écrivain et historien français Max Gallo.
Rebâtir la sphère d'influence méditerranéenne
Depuis 2007, l'UPM s'est révélé être un aspect stratégique de la politique étrangère de Sarkozy, visant à approfondir la coopération entre l'Union européenne et les pays bordant la Méditerranée.
Néanmoins, Kadhafi a vertement rejeté l'invitation de Paris à assister à la première réunion de l'UDM en 2008, déclarant que l'UPM mettait en danger l'unité de l'Union africaine. La désapprobation de la Libye, ainsi que la stagnation des pourparlers israélo-palestiniens ont empêché l'organisation de vraiment poursuivre sa tâche, alors que Sarkozy n'a cessé de promouvoir son rôle.
S'exprimant à la télévision le 27 février, Sarkozy n'a pas manqué de souligner l'importance de l'UPM lorsque sont survenus les troubles politiques en Afrique du Nord.
Lors de sa prise de fonction le 1er mars, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a également rappelé que renforcer l'UPM était l'une des priorités de la France sur le plan diplomatique. Dans ce contexte, l'absence de coopération de la Libye a sans aucun doute été vécue comme un affront par la France.
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