Un avion de chasse Mirage 2000 sur la base militaire de Solenzara, peu avant le déroulement d'une mission le 21 mars 2011.
Après avoir dépêché son seul porte-avions en service, le Charles de Gaulle, la France a pris la tête des opérations au sein de la coalition militaire qui est intervenue en Libye, en lançant les premiers raids aériens samedi dernier.
On aurait pu attendre cela des États-Unis, mais cette fois-ci la France a voulu être aux avant-postes de la bataille contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Les médias locaux ont majoritairement interprété l'intransigeance de la France à l'égard de la Libye comme un effort politique pour regagner son prestige diplomatique, terni par sa réaction tardive à l'égard des évènements tunisiens et égyptiens.
De plus, la proposition de la France visant à renforcer l'Union pour la Méditerranée (UPM), un partenariat multilatéral soutenant l'intégration économique et la réforme démocratique à travers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient a pâti du refus de Kadhafi de rejoindre l'organisation.
Soutien unanime en France
Après avoir été le premier et le seul pays à reconnaître le Conseil de transition national formé par l'opposition libyenne, la France a proposé avec la Grande-Bretagne que soit instaurée une zone d'exclusion aérienne et a pris l'initiative de frappes aériennes contre les forces loyales à Kadhafi.
Lors de la conférence de presse ayant suivi le sommet d'urgence sur la Libye organisé à Paris samedi, le Président français Nicolas Sarkozy a ouvertement accusé Kadhafi de défier l'appel à un cessez-le-feu émis par la communauté internationale, avant que ne soit publié un communiqué commun le jour suivant, prévenant le leader libyen d'une intervention militaire étrangère.
La réaction rapide de la France, notamment la pression qu'elle a exercée à l'ONU pour que soit adoptée une résolution, a recueilli un soutien unanime dans le pays, même au sein des partis d'opposition.
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a, contre toute attente, lui aussi soutenu son rival politique Sarkozy sur le dossier libyen. Lors d'une interview accordée au Journal du dimanche, il a salué l'initiative de la France, portée par le Président et le ministre des Affaires étrangères.
Martine Aubry, chef du plus grand parti d'opposition, le Parti socialiste, a plaidé pour l'application immédiate de la résolution 1973 de l'ONU autorisant « la protection des civils par tous les moyens nécessaires ».
Samedi, le quotidien français Le Figaro a publié un article de Jean d'Ormesson, membre de l'Académie française, intitulé « Il faut faire partir Kadhafi ». Sur le site Internet du journal, 66 % des 700 000 internautes ayant répondu se sont exprimés en faveur d'une action militaire contre la Libye.
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