Certains politiciens occidentaux profitent également de l'action militaire en Libye pour faire remonter leur côte de popularité.
Aux États-Unis, les crises sociales actuelles, de même que les manifestations dans le Wisconsin et d'autres États, ont paralysé plusieurs administrations. Le gouvernement est également confronté à l'opposition du Congrès au sujet du budget fédéral, avec comme résultat la chute du taux d'opinion positive de Barack Obama à son plus bas niveau depuis son investiture. Cette popularité décroissante, si elle n'est pas traitée, pourrait sérieusement mettre en péril sa réélection. Dans ce contexte, une action militaire limitée en Libye peut contribuer à redresser la position d'Obama dans les sondages.
La France, fer de lance de l'action occidentale en Libye, souffre également de nombreux problèmes sociaux. Alors que le nombre de grèves augmente et malgré plusieurs remaniements ministériels, Nicolas Sarkozy arriverait derrière sa rivale politique Marine Le Pen, leader du Front national, dans les derniers sondages d'opinion concernant les prochaines présidentielles. Le parti majoritaire espère que l'action militaire française en Libye donnera un coup de fouet à la popularité de Sarkozy en prévision des élections de 2012.
En vertu de la supériorité des armées de la coalition, l'action militaire en Libye a la capacité d'entraîner un changement de gouvernance. Cependant, vu l'enracinement de Kadhafi et sa détermination à unir le peuple pour combattre l'agression occidentale, il est peu probable que les forces de la coalition lancent une offensive au sol à grande échelle.
Confronté à la puissance des forces militaires occidentales, il n'est pas impossible que Kadhafi adopte une position plus souple en négociant avec l'opposition et en demandant la médiation des autres puissances, y compris celle de l'ONU.
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