QUESTION – Monsieur le Président, je suis étudiant en chimie. Que pourriez-vous donner comme gestion pour former davantage d'étudiants en chimie. On dit en Chine que si on donne un poisson à un homme, il mangera un jour, si on lui apprend à pêcher, il mangera toute sa vie. Que proposez-vous ?
LE PRESIDENT – Vous savez, dans toutes les discussions que j'ai eues avec la délégation qui m'accompagne, je n'ai pas dit aux Chinois : « achetez-nous nos produits », je leur ai proposé que nous nous associons ensemble. Sur le nucléaire, nous allons faire une société commune. Quant aux transferts de technologie, ils ne me font pas peur. Nous ne voyons pas la Chine comme une immense banque où l'on viendrait se servir parce qu'il y a des moyens considérables. Nous voulons accompagner votre développement. Nous ne vous demandons pas simplement d'acheter nos produits, nous sommes prêts, comme pour l'Airbus 350 à construire une partie de cet avion chez vous. Pour que les ingénieurs chinois puissent apprendre à construire les meilleurs avions du monde et qu'en conséquence, les compagnies d'aviations chinoises achètent Airbus plutôt que Boeing. C'est un accord gagnant-gagnant que nous vous proposons. Nous vous disons : « nos meilleures technologies, nous allons les partager avec vous ». Mettez vos moyens au service de ce développement et choisissez la France comme partenaire. Parce que la France veut travailler avec vous. La France ne veut pas seulement être un client ou un fournisseur, la France veut être un partenaire, un associé, un ami. Un partenaire stratégique, donc sur l'histoire du poisson, apprenez-lui à pêcher, nous avons beaucoup à apprendre des Chinois, et peut être vous avez à apprendre de nos entrepreneurs. C'est une association que je suis venu proposer. Je ne suis pas un banquier, je ne suis pas un chef d'entreprise, je suis un chef d'Etat, donc je dois proposer une alliance stratégique. Nous formerons vos hommes, nous créerons des entreprises en France, mais nous demandons la réciprocité. Nous ouvrons nos marchés, nous voulons que vous ouvriez le votre. Nous sommes prêts à vous associer à vous, soyez prêts à vous associer à nous. Voilà, ce que je suis venu proposer, c'est-à-dire un accord équilibré. Un accord sur le long terme. Pas simplement un accord entre deux Présidents, un accord entre deux pays. Parce que nous avons une responsabilité historique. Et je suis venu dans le pays qui a le plus fort développement au monde, pour lui dire « faites de ce développement-là un exemple pour le restant du monde ». Et la France sera là pour vous y aider, avec ses ingénieurs, avec ses chimistes, avec ses techniciens. Nous voulons bâtir l'avenir avec vous. Je ne suis pas venu seulement pour signer des contrats et puis repartir chez moi. Je suis venu pour poser les bases de cet accord stratégique qui nous permettra, dans la durée, Chine et France, de construire l'avenir pour l’humanité. C'est cela que je suis venu faire et si je suis venu vous rencontrer, ce n'est pas pour vous proposer un contrat, c'est pour vous convaincre que l'on a besoin de vous.
QUESTION – Monsieur le Président, accepteriez-vous que je vous donne ce journal où l'on parle de vous ?
LE PRESIDENT – Merci de m'avoir donné ce journal, je vous promets de regarder les images. Je ne suis pas sûr de pouvoir le lire dans le texte, mais enfin, je me le ferai traduire. En tout cas, je n'oublierai pas ce joli sourire et ce merveilleux journal.
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