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Révolution dans l'industrie du ciment
L'usine Huaxin Cement Co., Ltd de Wuhan est composée de jolies tonnelles parsemées de bâtiments gris, et ressemblerait presque à un parc. Cet environnement agréable dégage un fort contraste avec ce qu'il y avait ici un an auparavant : des petits bâtiments décrépis crachant des volutes de fumée noire dans le ciel. Le bruit et la suie rejetée par l'usine étaient si inconvenants que les résidents proches n'ouvraient que rarement leurs fenêtres dans l'année. « Aujourd'hui, il n'y a plus de fumée et très peu de bruit, pas plus que ce que l'on entendrait au bord d'une route », dit Shu Changxue, 73 ans, qui a vécu dans le quartier, à 100 mètres de l'usine, durant presque 50 ans.
Huaxin, le porte-drapeau de l'industrie cimentière de la province du Hubei, a su changer l'image traditionnellement « sale » de ce type d'industrie en supprimant progressivement les équipements et technologies obsolètes, en fermant les vieux fours et en intégrant de nouvelles technologies.
« Nous avons fermé trois fours à voie humide dans la ville de Huangshi car la technique de ''wet-process'' est très énergivore », dit Han Qianwei, vice-directeur de la division production et management de l'entreprise.
Parallèlement à l'élimination de techniques obsolètes et de certains procédés, de nouvelles technologies ont été intégrées. « Nous produisons de l'électricité grâce à la chaleur rejetée par les fours à ciment ce qui a permis de réduire notre consommation d'énergie d'un tiers », ajoute Han. Huaxin a aussi rénové des moteurs électriques à haut et moyen voltages afin d'améliorer l'efficacité générale.
Une autre percée technologique a été le remplacement du charbon par les ordures domestiques comme source de combustible. À ce jour, sept des fours à ciment de Huaxin ont adopté cette technique. « Incinérer des déchets solides pour s'en servir comme combustible est un type propre d'élimination des déchets qui ne génère pas de pollution », explique Han, « C'est dans cette direction que la production cimentière ira dans le futur. Éliminer les déchets tout en faisant baisser ses émissions de carbone. » Selon M. Han, cette technique pourrait générer d'énormes avantages économiques et sociaux si elle est étendue à tout le pays. « Si toutes les cimenteries du pays appliquaient cette technique, disons pour un quart de leur production annuelle, 100 tonnes de déchets seraient éliminées chaque année en remplacement de l'usage de 13 millions de tonnes de charbon standard et 157 millions de tonnes de dioxyde de carbone en moins seraient rejetées dans l'air. »
Grâce à toute une série de mesures vertes, comme l'incinération des déchets, Huaxin a diminué sa consommation de charbon de 80 000 tonnes et ses émissions de dioxyde de carbone de 200 000 tonnes entre 2011 et 2013.
Il y a 65 lignes de production de ciment dans le Hubei, dont 27 appartiennent aux quatre premières enterprises de la province. À ce jour, 35 entreprises produisant du ciment ont été assujetties au système de quota d'émission de carbone. Depuis 2011, la province a progressivement fermé les infrastructures de production obsolètes, réduisant la production totale de 6,91 millions de tonnes.
« L'industrie du ciment est très énergivore. Réduire son empreinte carbone ne peut se faire que par des avancées technologiques et un meilleur management », note Tian Qi, responsable de la division de lutte contre le changement climatique de la Commission de développement et de réforme de la province du Hubei.
Source: La Chine au Présent |
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