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Virage écolo à Wuhan

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 08. 2014 | Mots clés : environnement, Wuhan, écologie

Le système de récupération des eaux pluviales dans le quartier Baibuting.

Faire du savon avec de la graisse de cuisine, récupérer l'eau de pluie pour l'arrosage des plantes, transformer une usine de ciment très polluante en une unité de production verte, réduire la quantité de déchets et le volume d'énergie utilisé par les usines métallurgiques… Ces tendances ont le vent en poupe dans la ville de Wuhan, en Chine du Centre, où le gouvernement local, les entreprises et les simples citoyens combinent leurs efforts pour transformer la ville en une zone à faible émission de carbone.

Des quartiers verts

Yang Guangjie, responsable du comité des résidents du quartier de Baibuting, montre au reporter comment faire du savon maison en récoltant de la graisse dans la hotte aspirante de sa cuisine. Après avoir mis cette mixture dans un moule, il explique : « Ça se solidifie en trois jours puis il faut le faire sécher au soleil 15 jours. » Le savon ainsi obtenu est plus alcalin et a donc de plus grandes vertus nettoyantes. Tous les gens qui habitent ici aiment ces savons », dit Yang.

Yang a commencé à produire ce type de savon en 2009, inspiré par ses voisins qui se plaignaient que la masse de matière graisseuse marron qu'ils récoltaient en nettoyant leurs hottes aspirantes bouchait souvent leurs canalisations et polluait l'environnement. Il a lu un jour un post sur internet qui parlait de savon fabriqué à partir d'huile de cuisson et il s'est demandé si la graisse des hottes aspirantes conviendrait aussi. Après une vingtaine d'expérimentations, il a réussi.

« Depuis 2010, notre communauté a réussi à collecter 400 à 500 kilos de graisse de cuisson tous les ans. Chaque kilo peut produire 1,5 kilo de savon, c'est à dire une production annuelle de plus de 600 kilos. » Yang est fier du fait que pour les habitants du quartier la norme soit désormais de récupérer leur graisse de cuisson et de l'échanger plus tard contre des savons fabriqués par le comité des résidents. « Wuhan compte plus de 10 millions d'habitants – plus d'un million de foyers. On estime à 5 kilos la quantité de graisse de cuisson générée par chaque foyer. Si on pouvait récupérer tout ça et le recycler entièrement, cela pourrait grandement améliorer notre environnement », conclut-il.

Habitant dans le même quartier, Li Yuanyan, 60 ans, s'attache à utiliser au maximum l'eau de pluie dont Wuhan ne manque pas. Il a inventé il y a 7 ans un système de récupération des eaux de pluie qui peut se substituer à la consommation de 200 tonnes d'eau du robinet par an.

Li est le secrétaire général de l'association locale de la flore. Il vit dans un appartement situé au dernier étage d'un immeuble, sous une terrasse de 100 mètres carrés où il fait pousser presque 1 000 plantes en pots. « Depuis que j'ai installé le système de récupération des eaux de pluie, ma facture d'eau est passée à moins de 10 yuans par mois. Au début, l'entreprise de distribution d'eau pensait que je trafiquais mon compteur », s'amuse-t-il.

Après avoir subi quelques modifications, son invention s'est étendue au voisinage. à ce jour, 320 foyers du quartier ont installé ce système, recyclant 60 000 tonnes d'eau de pluie par an.

Le concept de mode de vie écologique est rentré dans les mœurs de la plupart des résidents de Baibuting. Li Fang, une autre habitante du quartier, trie consciencieusement les poubelles de sa famille avant de les jeter dans les containers de recyclage appropriés, en s'assurant que les piles usagées terminent dans le container spécial qui se trouve à l'entrée de la résidence. « Je fais attention à mon usage d'électricité et d'eau et réutilise les sacs plastiques le plus longtemps possible », dit-elle.

Wuhan a aujourd'hui adopté les théories et pratiques écologiques qui ont d'abord été utilisées pour planifier et construire les nouvelles zones résidentielles. « Nous utilisons en priorité les technologies vertes, celles qui nous permettent de réduire notre consommation d'énergie comme l'exploitation de sources géothermiques et de l'énergie solaire, la réutilisation des eaux de pluie et la création de zones humides artificielles », explique Fang Yu, qui est à la tête du bureau général du comité des résidents du quartier de Baibuting. Néanmoins, les coûts de construction de ces immeubles écologiques sont supérieurs de 200 à 300 yuans par mètre carré par rapport à un « immeuble normal ».

Aujourd'hui, environ 20 % des immeubles du quartier sont équipés de pompes à chaleur géothermiques qui régulent la température des appartements grâce à la circulation de l'eau et la différence de température entre l'eau pompée sous le sol et la température extérieure en hiver et en été. Selon Fang, ces pompes sont 20 % plus efficaces, en termes d'économie d'électricité, que les climatiseurs.

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Source: La Chine au Présent

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