La pollution de l'air est plus terrifiante que le SRAS parce que personne ne peut lui échapper, a déclaré Zhong Nanshan, spécialiste chinois de renom dans le domaine des maladies respiratoires, au cours d'une entrevue télévisée qui a été diffusée mercredi.
Académicien de l'Académie d'ingénierie de Chine, M. Zhong, un homme au franc-parler, est également connu pour avoir divulgué la dissimulation de l'épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003. L'épidémie de six mois en 2003 a tué 775 personnes dans 25 pays.
« La pollution est plus terrifiante que le SRAS. Dans le cas du SRAS, vous pouvez envisager la quarantaine et d'autres moyens. Mais personne ne peut échapper à la pollution de l'air et à la pollution intérieure. »
La pollution de l'air est un facteur important à la fois dans l'incidence et les causes des maladies respiratoires, a indiqué M. Zhong.
Quand la concentration de PM2.5 augmente de 10 microgrammes par mètre cube, le taux d'hospitalisation va probablement augmenter jusqu'à 3,1 % a-t-il dit, en citant une recherche effectuée avec un collègue à Hong Kong.
Quand la concentration de PM2.5 passe de 25 microgrammes par mètre cube à 200, le taux quotidien moyen de mortalité peut monter jusqu'à 11 %.
Les PM2.5 font référence aux particules plus petites que 2,5 microns de diamètre qui peuvent pénétrer dans les poumons et sont plus nocives que les plus grosses particules.
La pollution nuit non seulement au système respiratoire, mais également aux systèmes cardio-vasculaire, cérébral et nerveux.
« Les cas de cancer du poumon ont augmenté de 60 % à Beijing au cours de la dernière décennie. C'est une donnée consternante. La pollution de l'air en est une cause importante », a indiqué M. Zhong.
« Je pense qu'en plus de la pharyngite, de la rhinite et de certaines maladies oculaires qui affectent certaines personnes, à plus long terme, l'organisme peut en souffrir beaucoup. »
M. Zhong a indiqué que les gens qui travaillent dehors devraient porter des masques lorsque la pollution de l'air est forte, et qu'on devrait permettre aux agents de police de la circulation de porter des masques dans ces circonstances. Cela pourrait être inclus dans le cadre de règlements de protection.
Selon ses déclarations, jusqu'à 40 % des policiers de la circulation se sont avérés souffrir de rhinite et 23 % de pharyngite, un taux de 33 % à plus de 50 % supérieur que les proportions observées pour la population en général, selon des statistiques.
Le pire smog en plusieurs décennies a frappé beaucoup de régions de la Chine cette année.
Le smog a couvert 1,43 million de kilomètres carrés mardi, dont les municipalités de Beijing et de Tianjin, ainsi que les provinces du Hebei, du Henan, du Shandong, du Jiangsu, de l'Anhui, du Hubei et du Hunan, selon le ministère de la Protection de l'environnement.
À 10 h mercredi matin, les PM 2.5 étaient toujours le polluant principal à Beijing, avec un relevé moyen de 310 microgrammes au mètre cube pendant les dernières 24 heures.
L'Académie des sciences de Chine a estimé que le récent smog en Chine avait affecté plus de 800 millions de personnes, selon un reportage de la Télévision centrale de Chine, jeudi. |