Actuellement, le Parc national de zones humides de Xixi est parsemé de 2 773 viviers de différentes tailles.
Le mode Xixi
En réalité, beaucoup de pays ont rencontré le même problème au cours de leur développement économique. Par conséquent, la perte accélérée des zones humides n'arrive pas qu'en Chine, et ce n'est donc pas un problème insoluble. Les expériences prouvent qu'avec de la patience et des efforts, la protection ainsi que la restauration des zones humides sont réalisables.
En 2005, le premier parc national de zones humides a été ouvert officiellement aux visiteurs à Xixi (Zhejiang). S'étendant sur 11,5 km² et recouvert d'eau à 70 %, le parc est parsemé de 2 773 viviers de différentes tailles.
Cependant, dès 2003, il y avait dix villages pour une population de 530 000 habitants. L'eau y était de très mauvaise qualité, car polluée par les eaux usées domestiques et industrielles. De plus, la construction illégale de logements, la pollution par l'élevage et l'accumulation des ordures quotidiennes étaient un fardeau insupportable pour l'écosystème de Xixi.
Beaucoup de promoteurs immobiliers y voyaient d'ailleurs une opportunité. « Les zones humides seraient déjà de l'histoire ancienne si les autorités concernées n'étaient pas intervenues pour prendre des mesures de protection », a déclaré Wu Ming, maître de recherche adjoint à l'Académie des Sciences sylvicoles de Chine et directeur de la Station de recherche sur les zones humides de la baie de Hangzhou, relevant du Bureau national des forêts. Selon lui, le prix du terrain était estimé autour de 150 millions de yuans par ha, et la construction d'immeubles à plusieurs étages aurait créé une plus-value extrêmement attirante.
Le tournant est apparu en 2003, lorsque le gouvernement de Hangzhou a mobilisé 6,5 millions de citadins pour participer à une campagne de protection et de restauration des zones humides. On a délogé 2 226 foyers de ces zones humides pour les reloger tous dans des appartements construits par le gouvernement. D'autres arrangements gouvernementaux ont permis de donner du travail dans la protection de l'environnement à une majorité de ces villageois, entre autres la restauration du fond des étangs et le nettoyage des cours d'eau. Quand le parc en zones humides de Xixi a achevé sa construction, ils ont commencé à y travailler, protégeant son écosystème, tout en offrant des services touristiques.
En fait, au début, il y avait deux plans pour protéger les zones humides de Xixi : l'un mettait en relief leur développement touristique et l'autre se focalisait nettement plus sur leur protection.
Le premier plan posait des problèmes. Avec l'afflux des touristes et les nouvelles constructions, l'environnement de ces zones humides serait dégradé à cause d'une trop faible capacité d'adaptation. Mais le deuxième plan était lui aussi contesté : une protection totale peut-elle, sans aucune utilisation commerciale, apporter un développement durable aux zones humides de Xixi, alors même que celles-ci ont déjà été influencées depuis longtemps par l'agriculture?
Dans de telles circonstances, l'idée la plus plausible était de créer un parc en zones humides qui équilibrerait la nécessaire protection écologique et le besoin des citadins de sortir de la vie urbaine et d'en savoir plus sur les zones humides et leur population qui vit de culture et d'élevage. Afin de préserver l'environnement, seuls 10 000 visiteurs par jour sont admis dans le parc.
Le « mode Xixi » a été largement salué et mis à profit dans beaucoup d'autres endroits du pays. À l'heure actuelle, on compte en Chine 100 parcs de zones humides au niveau national et plus de 120 au niveau régional.
Outre la promotion active des gouvernements locaux, beaucoup d'entreprises participent au développement des parcs de zones humides.
« C'est un concept très attirant pour les visiteurs, parce qu'ils peuvent admirer le paysage naturel et se familiariser avec la vie sauvage, animale ou végétale, indique Yan Chenggao, vice-directeur du Centre de préservation et d'administration des zones humides du Bureau national des forêts. Les zones humides ont de l'avenir si nous savons en tirer un bon parti tout en les protégeant bien. »
|