« Malgré les attentes moindres de la communauté internationale sur la conférence de Cancún, celle-ci devra faire face à de grands défis sur plusieurs sujets clés », annonce un livre vert sur le changement climatique publié le 22 novembre 2010.
Ce livre, intitulé Rapport sur la lutte contre le changement climatique, les défis de Cancún et l'action de la Chine, a été publié par l'Institut de recherche sur le développement urbain et l'environnement de l'Académie chinoise des Sciences sociales, le Centre national du climat du Bureau de météorologie de Chine et le Laboratoire des études climatiques de l'Administration météorologique et de l'Académie des Sciences sociales. Il présente les derniers progrès et le développement des problèmes clés contre le changement climatique en Chine et à l'étranger.
Avant même la conférence de Cancún, qui aura lieu au Mexique du 29 novembre au 10 décembre, les points de vue pessimistes se multiplient.
D'après ce livre, de Copenhague à Cancún, la lutte contre le changement climatique est devenue plus réaliste par rapport aux fortes attentes en matière de réduction des émissions de CO2. Malgré la diminution des attentes de la communauté internationale pour Cancún, plusieurs sujets clés devront y être abordés. En premier lieu, la divergence entre les pays développés et les pays en développement sur la « double voie » ou « l'unification » n'est pas résolue, et reste même considérable.
Deuxièmement, les objectifs de réduction des émissions à long terme restent à concrétiser. Logiquement, si les objectifs à moyen terme ne peuvent être précisés pour 2020, les objectifs de 2050 n'auront aucun sens. Le plus important est donc que les pays développés déterminent leurs objectifs à moyen terme en 2010, avant de discuter du long terme. Au minimum, les objectifs à moyen terme doivent correspondre aux à ceux de long terme.
Le troisième point concerne le domaine financier. Les résultats de l'Accord de Copenhague sont les suivants : 10 milliards de dollars par an de 2010 à 2012, 100 milliards par an en 2020. En raison des attentes moins fortes et de la limite des fonds pouvant être rapidement débloqués entre 2010 et 2020, ce problème sera probablement percé. Quatrièmement, les pays développés demandent aux pays en développement d'accepter des inspections, afin de traiter avec le « mesurable, notifiable et vérifiable ». Si les pays développés concrétisent leur engagement financier, les pays en développement feront des concessions sur la transparence, et des progrès seront atteints dans les négociations de Cancún. Cinquièmement, l'Union européenne et les États-Unis ont évoqué l'établissement de droits de douane sous prétexte de protection environnementale, ce qui correspond à une nouvelle barrière commerciale, dont les effets positifs réels seront très faibles. Il sera difficile d'assurer la satisfaction de toutes les parties durant les négociations.
Pour cela, ce livre propose à la Chine de chercher un espace de développement durant les négociations sur le climat. Elle doit maintenir son attitude de participation et de coopération, afin de se présenter au monde comme un grand pays responsable, pour obtenir un espace externe de développement harmonieux. Simultanément, elle doit apporter sa contribution active à la protection du climat par le ralentissement de ses activités.
Comme les pays développés jouent un rôle dominant dans la réduction des émissions de CO2, des fonds et des techniques, la Chine ne peut que choisir une action correspondant à la situation. Mais cela ne signifie pas qu'elle reste sans rien faire. Au contraire, la Chine et les autres pays en développement doivent insister sur le principe d'une « responsabilité commune mais différenciée », comme le prescrit la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Avec une attitude claire, ces pays doivent sauvegarder le mécanisme à double voie du Plan d'action de Bali et participer à l'application de l'aide financière, la promotion de la coopération Sud-Sud, et à l'encouragement des pays développés à respecter leurs objectifs de réduction d'émissions à moyen terme. |