He Jiao nettoie sa nouvelle maison écologique à Daping (Sichuan), le premier essai d’écovillage à faible empreinte carbone de Chine.
Faisons-le!
Selon un sondage, plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre sont causées par les transports, donc prendre les transports en commun est l'un des moyens les plus efficaces pour réduire celles-ci. Lin Rui, 32 ans, préfère aller au travail tous les jours en métro. « Il y a trois ans, j'ai pensé à acheter une voiture, mais finalement j'ai décidé que non. Le métro est plus pratique et je peux éviter les embouteillages, a-t-il expliqué. En plus, ça permet d'économiser de l'argent! Ça me coûte moins de 100 yuans par mois. Si j'avais une voiture, le prix serait probablement dix fois plus important si on prend en compte tous les frais de fonctionnement, le carburant et le stationnement. » Le gouvernement municipal de Beijing s'efforce d'encourager l'utilisation des transports publics de manière à réduire les gaz d'échappement. Il a fixé un tarif raisonnable de deux yuans pour l'ensemble des lignes de métro quel que soit le nombre de changements, et ceux qui possèdent une carte de transport ne payent le bus que 0,40 yuan, soit 60 % d'économie.
Pendant ce temps, la création de « communautés à faible émission de carbone » est préconisée à travers le pays. En août 2010, des activités telles que des concours et des jeux interactifs ont été organisés dans la communauté Jinyuchi à Beijing, l'objectif étant de sensibiliser le public et de transmettre des connaissances pratiques d'une manière facile et amusante.
De nombreuses entreprises chinoises offrent des services qui soutiennent ce nouveau mode de vie. Par exemple, URBN, le premier hôtel chinois au bilan carbone neutre, a été ouvert à Shanghai fin 2007. Cet établissement rééquilibre ses émissions de carbone en achetant des crédits carbone et en investissant dans des projets visant à restaurer l'environnement et à réduire le CO2.
Fin juin 2010, Air China a lancé un service vert de Beijing à Guangzhou. L'entreprise a demandé à un organisme habilité de calculer les émissions de carbone de ce vol et a acheté des autorisations grâce au Programme national de Bourse du carbone pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre. L'équipage diffuse également une courte vidéo montrant les mesures d'économie d'énergie prises par l'industrie aéronautique.
Vers une campagne à faible teneur en carbone
Tout comme dans les zones urbaines, le style de vie à faible empreinte carbone fait peu à peu son chemin dans la Chine rurale. Le village de Daping dans le district de Tongji (Sichuan), fortement touché par le séisme de 2008, est un cas d'espèce. Il a été reconstruit pour expérimenter en premier le statut d'écovillage à faible empreinte carbone.
Daping se trouve sur une montagne de 1 600 m, au sud des montagnes Longmen. Le tremblement de terre dévastateur a épargné seulement 10 % des maisons. Dans l'effort de reconstruction, le gouvernement local, les résidents et des ONG environnementales ont conjointement parrainé un programme de logement appelé « LOHO » qui consiste à intégrer habitat, économie et gestion écologiques dans la nouvelle communauté à faible empreinte carbone qui surgit des décombres.
Les murs des maisons LOHO (qui signifie bonheur et harmonie) sont faits de contreplaqué en bambou et de polystyrène plié ; ils maintiennent une température intérieure constante et évitent d'utiliser beaucoup de bois ou de briques. Liu Jiaping, professeur de l'Université d'architecture et de technologie de Xi'an, est le concepteur de ces maisons respectueuses de l'environnement. Il explique : « Les matériaux choisis pour la reconstruction ne nécessitent pas beaucoup d'énergie pour être fabriqués et sont parfaitement adaptés au climat local. De cette façon, on réalise l'équilibre entre économies d'énergie et confort. »
La communauté écologique LOHO prend forme, et avec elle, une nouvelle structure de production. Après discussions, experts et villageois ont décidé de développer l'écotourisme, l'agriculture biologique et la création artisanale pour reconstruire l'économie locale. Désormais, les légumes biologiques de Daping ainsi que les mouchoirs brodés main ont conquis les marchés de la ville.
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