ZHAO YAYUAN
Trier les ordures permet de réduire son empreinte carbone.
Les grands changements s'obtiennent en accumulant les petits gestes au quotidien, c'est d'autant plus vrai concernant l'écologie. Que faire pour améliorer notre environnement?
«S IX bonnes habitudes pour réduire votre empreinte carbone à table, cinquante conseils pour une vie à faible émission de carbone, remplacer vos factures traditionnelles par des factures électroniques... » Voici quelques titres sur un groupe en ligne du site communautaire chinois Douban. Leur mot d'ordre est « Avez-vous réduit votre empreinte carbone aujourd'hui? » Jusqu'à présent, 1 376 personnes ont rejoint ce groupe particulier, mais Douban comporte une vingtaine de groupes similaires, non officiels, car ils ont tous été lancés par des internautes ordinaires.
Pour la plupart des Chinois, la notion de « faible intensité en carbone » est entrée dans le vocabulaire courant il y a seulement deux ans. Mais bien avant que ce nouveau terme soit inventé, de nombreux Chinois vivaient déjà sur un mode de vie respectueux de l'environnement, en utilisant l'électricité et l'eau avec parcimonie.
Commencer à petite échelle
Wei Ning, 28 ans, employée dans une banque étrangère à Nanjing (Jiangsu), a toujours pris les questions de protection de l'environnement et de faible empreinte carbone au sérieux. « J'applique beaucoup de petites choses qui font une différence : imprimer les feuilles de papier sur les deux faces, utiliser les transports en commun ou un vélo, éteindre les lumières et les appareils électriques avant de quitter un endroit, utiliser des sacs en tissu plutôt qu'en plastique au supermarché. »
Même pendant les journées d'été torrides, Mme Wei met rarement son climatiseur à moins de 26 °C. À son avis, un mode de vie à faible empreinte carbone exige d'adapter ses habitudes de vie pour qu'elles contribuent à économiser l'énergie et à protéger l'environnement. Une fois ses principes adoptés, une vie à faible empreinte carbone est facilement réalisable. Récemment, elle s'est intéressée à la culture des plantes, car en tombant sur une calculatrice d'émissions de carbone sur Douban, elle a appris qu'on pouvait compenser celles-ci en faisant pousser des plantes. Après utilisation, elle a constaté que l'équivalent en émissions de CO2 de 140 kWh d'électricité consommée pouvait être neutralisé en plantant un arbre. C'est pourquoi elle a acheté plusieurs plantes d'intérieur et les a disposées sur le balcon. « En voyant simplement tout ce vert, j'ai l'impression que l'air est plus frais », explique-t-elle.
Être diligent et économe sont des vertus traditionnelles en Chine, et Mme Wei a été profondément influencée par ses parents à cet égard. « Tout comme papa et maman, lorsque je mange hors de chez moi, je ne commande jamais trop afin d'éviter de gaspiller la nourriture. Et c'est une bonne façon d'économiser de l'argent. » Comme elle en a été témoin, une économie sous-développée et la pauvreté qui en résulte ont fait que la génération de ses parents a dû adopter un mode de vie économe. Maintenant, les gens plaident pour une vie à faible empreinte carbone pour des raisons environnementales. Deux motivations différentes, mais un objectif commun : le développement à long terme de l'humanité. « De petites choses, comme éteindre les lumières lorsque vous quittez une pièce, sont une contribution à la protection de l'environnement, et pour les générations futures. Je crois que «des grains de sable empilés forment une pagode« et que l'accumulation de beaucoup de petites choses crée quelque chose de grand. Si nous sommes tous attentifs à la protection de l'environnement dans tous les aspects de nos vies, l'effet sera incommensurable », affirme-t-elle.
Long Yuanfang, étudiante à l'Université des Affaires étrangères de Chine, partage l'avis de Wei Ning sur la question : « D'une part, le gouvernement doit promulguer des lois pour influencer le comportement des gens; d'autre part, les individus doivent jouer leur rôle, comme planter des arbres, recycler l'eau et trier leurs déchets. » Elle nous a dit qu'en tant que membre de l'Organisation de protection de l'environnement de son université, elle participe souvent à des activités diverses.
Wei Ning et Long Yuanfang veulent contribuer d'une manière discrète : ce n'est cependant pas le style de tout le monde. D'autres, comme les jeunes mariés Wang Jin et Yu Yan, préfèrent une action plus « visible » afin de crier haut et fort leur envie d'un mode de vie à faible empreinte carbone et d'influencer plus de gens. Cet heureux couple de la ville de Jinzhou (Liaoning) a décidé de terminer son cortège de mariage en enfourchant un vélo! Cette action a certainement attiré l'attention de la population locale sur le message « moins de voitures, moins de déchets ».
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