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La splendeur et le style luxueux de la dynastie des Qing
Le bois de santal rouge sombre était le bois préféré de la famille impériale. Un travail de sculpture raffiné était nécessaire pour la conception de certains meubles que l'on peut admirer, encore aujourd'hui, à la Cité interdite. À cette époque, le baroque s'imposa sur la simplicité et la production fut telle que l'on commença à exporter des meubles chinois, particulièrement vers l'Europe. L'usage excessif des ornements et sculptures amena chez les Occidentaux une conception erronée du vrai style chinois en ce qui concerne l'ébénisterie.
Face à un tel essor de l'art du meuble en Chine, on vit naître trois écoles qui se distinguent de par l'origine de leurs inspirations et par leurs styles : celle de Suzhou, celle de Guangzhou et celle de Beijing. Seule l'école de Suzhou a conservé le style de la dynastie précédente. Chaises et tabourets, tables et tables de chevet, armoires, lits et canapés, étagères et paravents forment une liste inépuisable de produits en provenance de cette époque. L'utilisation d'accessoires en métal pour renforcer les meubles est caractéristique des deux dernières dynasties chinoises.
Estimer l'origine et la qualité des meubles traditionnels chinois n'est pas chose facile. Le processus passe par la reconnaissance du type de bois utilisé, de sa qualité, de son origine, jusqu'à l'école où le meuble a été conçu. Chacun de ces objets est porteur d'une histoire pleine de mystères. Lorsque l'on visite le Palais d'été à Beijing, on peut y voir un restaurant qui offre une cuisine de style impérial. Des dessins et peintures y montrent les coutumes de la dynastie des Qing. L'impératrice Cixi avait une certaine fascination pour ce palais. Les meubles du lieu conservent la tradition. Dans ses mémoires, J'avoue que j'ai vécu, le poète chilien Pablo Neruda, prix Nobel de littérature, se souvient de sa visite du palais. Accompagné par le poète Ai Ping, il put découvrir quelques éléments historiques du lieu.
Malgré le temps, les meubles semblent résister à l'oubli. Si la vie vous offre l'occasion de venir à Beijing, ne manquez pas la visite du Palais d'été, promenez-vous en barque sur son immense lac et goûtez la cuisine que les empereurs de la dernière dynastie chinoise ont maintes fois dégustée. On y trouve également une scène de théâtre où l'empereur avait coutume d'assister à des représentations d'opéra. C'est aussi là qu'est conservé son trône, fait du même bois que les chaises du restaurant.
Avec une capacité singulière à capter l'âme chinoise, le sinologue péruvien Guillermo Dañino, se référant à l'ébénisterie, écrit dans l'Encyclopédie de la culture chinoise : « L'influence que le style architectural a exercée sur la conception du mobilier fut très grande, étant donné que les grandes structures ont servi de modèle aux petites œuvres en bois. Mais les ébénistes, à travers de longues années de pratique, ont acquis une aptitude indépendante en ce qui concerne la construction, ce qui donna à leur travail une grande valeur décorative. D'un point de vue artistique, ils empruntèrent beaucoup à la peinture, à la sculpture et aux arts plastiques en général. Ils ont cherché des lignes harmonieuses et vigoureuses et des formes simples et décoratives. »
La simplicité et l'élégance sont des éléments indispensables dans le mobilier classique chinois. Même si aujourd'hui la majorité des Chinois préfèrent les meubles modernes au style occidental parce qu'ils sont moins chers, ils reconnaissent et estiment hautement la valeur historique de leur mobilier classique.
| Source: La Chine au Présent | ![]() |
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