Envoyer [A A]

Les théières de Yixing, le renouveau d'un artisanat chinois

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 05. 2016 | Mots clés : Yixing,théières

 

 

La collection de théières en argile pourpre du Musée de Nanjing.

De futurs grands maîtres

« Plus tard, ce seront eux qui seront les maîtres de cet art. Cette formation est utile pour l'avenir du secteur », assure Tang Lei, actif promoteur de la culture des théières d'argile. Il participe à l'organisation de la formation des jeunes artisans.

Fan Qianwen, jeune Chinoise née dans les années 1990, a fait des études d'audit quand elle était à l'université. Elle a travaillé dans une société cotée en bourse pendant 4 mois. Finalement, elle est retournée dans son bourg natal pour fabriquer des théières. « Mon ancien travail ne me donnait pas la liberté que je voulais, et le salaire n'était pas très élevé. Lorsque j'ai appris que mes amis du collège-lycée étaient revenus et arrivaient à gagner un bon salaire grâce aux théières, j'ai décidé de rentrer travailler au village », raconte-t-elle.

Aujourd'hui, dans le bourg de Dingshu dans la banlieue de Yixing, beaucoup de jeunes font le même choix que Fan Qianwen. Beaucoup de jeunes nés dans les années 1980 ou 1990 reviennent vivre ici après leurs études universitaires ou avoir travaillé un temps.

Fan Qianwen profite de la tradition familiale. Son père Fan Weiqun est le petit-fils d'un grand maître de la fabrication de théières de la fin des Qing (1644-1911). Il a créé la « Maison des théières de la famille Fan ».

Fan Qianwen a commencé en façonnant des blocs d'argile. « Quelque quinze jours après, j'ai commencé à modeler une forme de théière, le couvercle et la poignée », se rappelle-t-elle. C'est après trois mois d'exercices que son père l'a autorisée à fabriquer une théière pour essayer

Elle apprend auprès de son père depuis un an et a décidé de s'inscrire aux examens d'admission de la faculté de l'art d'une université pour adultes. « Lorsque j'aurai obtenu mon diplôme, et que ma technique se sera améliorée, je me préparerai aux examens de céramiste d'art », nous confie-t-elle.

Beaucoup de personnes soulignent que si les premiers mois sont cruciaux lors de l'apprentissage, tenir la distance est très important.

Il y a des gens qui ont échoué. Tang Lei par exemple. En 2008, il est venu de Shanghai pour apprendre à faire des théières. Mais il ne tient pas en place très longtemps. Au contact des grands maîtres, il s'est intéressé à la promotion des théières d'argile pourpre. Il s'est reconverti et a pris la charge du département de vente de l'Usine de l'art des théières d'argile pourpre de Yixing.

Grâce aux soutiens de tous, le Centre des théières d'argile poupre de l'Institut des beaux-arts de l'université Tsinghua a été créé en 2014 à Yixing. Celui-ci sert de pont entre les établissements universitaires et la capitale des théières. La société de Tang Lei recrute des diplômés des beaux-arts de l'université Tsinghua comme concepteurs pour leur offrir un soutien financier. Cette action n'est pas lucrative mais Tang Lei est convaincu qu' « ils seront un jour de grands maîtres. On voit loin et je pense que c'est bon pour le futur de ce secteur ».

 

Zhai Yabo fignole une théière dans son atelier.


 

Bon terreau pour les théières

« Le gouvernement du bourg de Dingshu aide les artisans, mais essaie de ne pas trop intervenir dans la direction que prennent les ateliers de théières », nous explique Wang Jian, chef adjoint du bourg.

Malgré les défis auxquels est confronté cet artisanat, personne ne semble préoccupé de sa disparition potentielle. En réalité, nombre d'artisans, pas forcément connus ni adoubés par les autorités, fabriquent des théières de leur façon, perpétuent cette technique et innovent.

À Yixing, dans les petits ateliers indépendants, les artisans conquièrent le marché grâce à leur savoir ; la jeune génération les rejoint, et donne un nouveau souffle au métier en brossant des esquisses et en pétrissant de l'argile. La transmission de l'art des théières semble en meilleure forme que d'autres sortes d'artisanat chinois.

La fabrication de théières rapporte. Toujours d'après Wang Jian, dans son bourg, 23 établissements financiers avaient une épargne totale de 14 milliards de yuans à la fin de l'année dernière. À Yixing, les impôts payés par 4 000 artisans fabricants de théières ont dépassé pour la première fois 10 millions de yuans l'année dernière.

Les jeunes choisissent de rentrer au pays pour se lancer dans la fabrication de cet objet d'art et les théières sont devenues le pilier du développement de Dingshu. Il semblerait que le climat soit bon pour les théières d'argile pourpre.

*XIE FEIJUN est journaliste du Quotidien de la Libération.


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
   Précédent   1   2  


Source: La Chine au Présent

Réagir à cet article

Votre commentaire
Pseudonyme
Anonyme
Les dernières réactions (0)

Les articles les plus lus