En marge du 12^e Panorama du cinéma français à Beijing, la réalisatrice, actrice et productrice française, mais aussi vice-présidente d'UniFrance, Tonie Marshall, est venue en Chine avec son dernier film : Tu veux ou tu veux pas. A Beijing, Tonie Marshall a accordé une interview exclusive au portail d'information China.org.cn.

China.org.cn : Les 11 précédentes éditions du Panorama du cinéma français ont connu un grand succès en Chine. Cette année, votre film Tu veux ou tu veux pas a été sélectionné parmi les huit films français projetés au public chinois pendant l'événement. Vous voici donc en Chine pour le présenter. Est-ce la première fois que vous venez en Chine ? Comment trouvez-vous le pays et ses spectateurs ?

Tonie Marshall : Oui, il s'agit de mon premier voyage en Chine. Je suis arrivée hier et je ne vais rester que trois jours, c'est trop peu pour connaître le pays. Mais la Chine m'a déjà surprise. Elle correspond à l'idée qu'on s'en fait, mais en tellement plus immense. Grâce à ce voyage, je me suis intéressée à la Chine et l'industrie du film chinois : comment ça marche, comment la comprendre. Tout cela est passionnant.

China.org.cn : Vous avez commencé votre carrière dans le monde du cinéma comme actrice, puis vous êtes devenue cinéaste. Pourquoi avez-vous choisi un tel parcours ? Lequel de ces deux rôles préférez-vous ?

Tonie Marshall : J'étais actrice, mais j'avais toujours des amis réalisateurs qui étaient très peu doués pour trouver de l'argent. Donc, je les aidais pour leurs films. J'ai fait beaucoup de choses quand j'étais actrice, j'ai travaillé comme assistante, sur le montage, etc.

La difficulté pour moi, c'est d'écrire le scénario. Le jour où j'ai réussi à le finir, il a été accepté par un producteur.

J'aime les acteurs et je fais des films pour eux. Mais le travail du cinéaste est plus compliqué et complet. La réalisation et la direction des acteurs, c'est le domaine où on travaille le plus. Les rôles et les personnages, entre l'écriture, la réalisation et le montage, il y a un accompagnement jusqu'au bout, qui est un peu plus fragmentaire quand on est seulement acteur.

China.org.cn : En 2000, vous avez gagné le César du Meilleur réalisateur avec le film Venus Beauté et vous êtes à ce jour la seule femme à avoir obtenu ce prix. Avez-vous observé des changements dans votre carrière et votre vie privée après avoir reçu ce prix ?

Tonie Marshall : Bien sûr, il y a eu des changements. Mais en fait, pour tourner un film en France, il est toujours difficile de trouver de l'argent. En France, les revenus d'un film sont taxés par le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée de France). C'est un établissement public qui équilibre le développement des films populaires et artistiques. Précisément, il offre une aide financière aux films d'art. Par conséquent, bien que des cinéastes aient réalisé des films populaires bien placés au box-office, ils peinent encore à trouver des sources de financement pour leurs autres œuvres.