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Quand Zhuqian rencontre Johan
Entre Johan et Zhuqian, c'est une histoire d'yuanfen (expression chinoise désignant la magie avec laquelle les destinées de deux personnes sont liées, parfois entremêlées, malgré les différences ou la distance). Zhuqian, dont le destin ne semblait pas lié de près ou de loin avec la France, a pourtant rencontré Johan, « atterri » en Chine grâce au travail, dans un pub de Maoming. Assise à la table d'à côté avec ses amies, Zhuqian a tout de suite remarqué le seul étranger du bar. Elle se rappelle avoir pensé : « ce garçon, il faut à tout prix que j'aille lui parler ». Plus tard, prenant son courage à deux mains, elle est allée aborder Johan... et l'inviter à manger des raviolis le lendemain. C'est là que tout a vraiment commencé.
Zhuqian est en licence de musique, elle ne parle pas français et n'a jamais mis un pied dans l'Hexagone. Mais elle a tout de même des amis étrangers. « J'aime connaître d’autres façons de penser. Bien sûr, nous sommes différents car nous n'avons pas grandi dans les mêmes conditions, mais je pense que si l'on fait de son mieux pour comprendre l'autre, cela n'est pas un problème », assure-t-elle. Du haut de ses 20 ans, rien ne semble intimider Zhuqian, qui est sereine face à l'avenir de son couple. Shunqi ziran, dit-elle en chinois, pour signifier qu'il faut laisser les choses suivre leur cours naturel.
Connectés entre Lyon et Maoming
Entre les deux, c'est une romance qui paraît simple, un amour frais et candide, que ni la distance ni les différences n'inquiètent. Parler anglais, qui n'est la langue maternelle ni de l'un ni de l'autre, ne les dérange pas non plus, même s'ils reconnaissent que parfois, « parler de sentiments forts dans une langue étrangère n'est pas évident ».
Lorsqu'on leur demande quels sont leurs points communs, ils répondent « l'humour, la curiosité et la gastronomie ». En Chine, leur passe-temps favori était de chercher de nouvelles spécialités locales à goûter, des restaurants et des cafés. Mais on pourrait leur ajouter un point commun : le romantisme. En octobre, Johan est venu faire une visite surprise à Zhuqian pour son anniversaire. Il s'est photographié devant son université de Maoming, mais lorsqu'elle a reçu la photo, Zhuqian lui a répondu qu'elle était partie en week-end avec des amies. Alors qu'il se préparait à passer quelques nuits seul à l'hôtel en attendant son retour, Zhuqian a finalement frappé à la porte de sa chambre : elle avait sauté dans le premier avion pour le retrouver.
Depuis qu'ils se sont rencontrés (il y a huit mois), ils communiquent tout les jours via la messagerie instantanée WeChat, et s'envoient des photos pour partager les meilleurs moments. Johan s'est fixé comme objectif une rencontre physique tous les trois ou quatre mois. La seule difficulté est d'organiser les retrouvailles pendant les vacances de Zhuqian, qui ne sont pas si nombreuses que celles des étudiants français, mais jusque là, le couple s'en sort plutôt bien : après la visite surprise d'octobre, ils se retrouveront en Thaïlande en février, et Zhuqian fera son premier voyage en France l'été prochain en venant voir Johan à Lyon.
A l'avenir, c'est Johan qui devrait rejoindre sa belle en Chine. Faute d'obtenir une mutation à Shanghai où Beijing, il espère se voir accorder une mission longue durée dans l'Empire du Milieu. Mais il n'exclut pas que Zhuqian n'ait plus envie de repartir après ses vacances en France. Ses parents attendent d'ailleurs la jeune fille de pied ferme, impatients de la couvrir de cadeaux... Que l’on croie ou pas aux yuanfen, les destins de ces deux là n’ont pas l’air prêts de bifurquer !
Source: french.china.org.cn |
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