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Unanimité du côté chinois comme du côté français
« Comme moi, Max a investi à titre personnel. C'était une sacrée décision, parce qu'on est pas des grandes fortunes ! On a monté ce centre artistique avec l' entreprise de Max : SHANG8 qui fait du développement culturel en 2008. Puis on s'est lancé dans l'aventure, sans aucuns soutiens, sans études préalables. Quand nous avons ouvert YISHU8, on marchait en aveugle, sans rien vraiment savoir de ce qui allait nous arriver », explique Christine.
« On a réussi le pari de devenir un peu alternatif, un peu différent. À Beijing finalement, il n'y a pas de lieu très différent, très chaleureux. Pour les échanges franco-chinois, il n'y avait que l'Ambassade, l'Institut français. Mais faire des évènements là-bas a une autre connotation : c'est la représentation française. Ici on n'est ni en France ni en Chine, c'est un dialogue permanent, il n'y a pas de "maître des lieux". D'ailleurs, on laisse les gens pour compte dès l'entrée de la maison, il n'y a pas de guide, ni d'accueil, vous rentrez, vous baguenaudez, vous regardez, vous vous asseyez, parfois les gens restent la journée entière... » me fait remarquer Christine.
Max de son côté m'explique : « On est fier de pouvoir dire qu'on est le deuxième organisme qui fait des échanges culturels franco-chinois après l'ambassade de France et ils nous soutiennent beaucoup. Comme on n'est ni chinois, ni français, on arrive à faire l'unanimité. Même le décor est voulu comme ça. S'il n'y avait eu que Christine, je pense que le développement de ce lieu aurait été différent ; si cela n'avait eu que moi, cela aurait été aussi autre chose. Mais le fait que nous ayons travaillé ensemble, Chinois et Français, main dans la main, à créer ce centre d'art sino-français, nous avons atteint à un autre niveau.»
« Pour moi, quand j'ai commencé la rénovation de l'ancienne université franco-chinoise, j'ai voulu quelque chose de moderne, mais qui n'oublie pas son héritage historique, et quelque chose de français qui ne prenne pas le dessus sur le côté chinois du lieu, explique Caroline lorsqu'elle me parle du design du lieu. C'est pour ça qu'on a gardé des trucs vieux, on a laissé les cadres chinois des fenêtres, mais on a mis des tapis design, des canapés qui coupent l'espace au lieu d'être collés au mur ou en rond comme les Chinois le font. On a réutilisé des meubles traditionnels, mais on les agence différement de la manière chinoise. C'est un dialogue matériel, mais qui incarne vraiment l'esprit de la Maison. Je suis heureuse que ce lieu fasse l'unanimité autant du côté chinois que du côté français.»
Des évènements emblématiques passés...
Pour Caroline, c'est l'inauguration qui l'a le plus marquée : « L'ouverture après la rénovation pour moi symbolisait beaucoup de choses. On a reçu plus de 1 000 personnes ! Nous avons souvent des hôtes de marque tels que l'ambassadeur, les ministres de passage en Chine, monsieur Raffarin qui est notre conseiller. Et puis tous nos amis chinois et français qui viennent parce qu'ils se retrouvent dans ce lieu. Je pense qu'ils venaient fêter l'amitié franco-chinoise mais aussi le fait que ce lieu, un peu abandonné, retrouvait une âme. »
Max quant à lui estime que « le moment où l'on fait la première exposition d'un jeune artiste, qu'on lui permet de réaliser un rêve est emblématique de notre esprit : aider les jeunes talents à entrer sur scène, leur offrir un espace de création et de réalisation personnelle. Lorsqu'on a décerné le premier prix YISHU8 c'était très émouvant. »
...et à venir
Pour Christine, le moment emblématique sera le Chajiulun, « Dialogue sur le Thé et le Vin ».
« Je pense que l'un des moments marquants de YISHU8 cette année est l'inauguration du Dialogue sur le Thé et le Vin et tous les évènements qui vont suivre jusqu'au mois de juillet à Beijing. Je considère cela comme un moment fort, car c'est la première fois au monde qu'on fait vraiment dialoguer le thé et le vin, sous forme d'une exposition, d'un livre, d'un film et d'ateliers consacrés à la dégustation de ces deux boissons. Nous avons mis cela en place avec des professionnels mais surtout des passionnés ! Nous allons pouvoir admirer des collections de cristals de Baccarat prêtées par la fondation Edmond de Rostchild et de porcelaines chinoises prêtées par M. Ma Weidu. Le vignoble Calissane est également venu faire un atelier de dégustation, et une spécialiste chinoise du thé va nous faire découvrir le thé chinois et la culture qui s'en dégage. »
Elle ajoute : « Cet évènement faisant partie des commémorations du cinquantenaire, on ne le fait pas uniquement en Chine ici, mais aussi en France, à Paris aux Galeries Lafayette. C'est un dialogue entre nos deux cultures, qui dépassent les frontières matérielles et nous permet de nous rencontrer dans nos styles de vie, notre philosophie, notre relation avec la nature. Le vin et le thé, que ce soit en France ou en Chine, sont des boissons "symboles" et très liées à la création artistique de chacun que ce soit en France ou en Chine. »
« Pour symboliser cette rencontre, nous avons demandé à deux artistes, dont l'un est lauréat du prix YISHU8 d'imaginer "la machine du thé et du vin". C'est un peu une sorte d'utopie esthétique, de const
ruction, un alambic du dialogue et la rencontre, voir la fusion entre le thé et le vin et par extrapolation entre la Chine et la France », conclut-elle.
*Dialogue sur le Thé et le Vin : du 19 mai au 16 juillet à la Maison des Arts à Beijing, et du 3 décembre 2014 au 5 janvier 2015 aux Galeries Lafayette à Paris. La Chine au présent
SÉBASTIEN ROUSSILLAT
Source: La Chine au Présent |
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