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Dans la grande famille de la Maison des Arts-Pékin

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 06. 2014 | Mots clés : Maison des Arts, Pékin, YISHU8

Un jeune visiteur regarde un oreiller de l'époque Song sur lequel est gravé un poème. (YU JIE)

Née d'un rêve et d'une rencontre entre amis, la Maison des Arts (ou YISHU8) est aujourd'hui une grande famille dont j'ai eu la joie de rencontrer quelques-uns des membres au cours d'une matinée détente en ses murs.

C'est dans l'ambiance rouge et cosy du salon Edmond de Rothschild, mécène de la Maison des Arts, que nous commençons ce dialogue en chinois et en français.

Dans la grande famille de la Maison des Arts, je voudrais la grand-mère !

« Je pense que l'idée de cette maison est venue de ma grand-mère. C'est la première fois que je dis ça, nous confie Christine Cayol, directrice de la Maison de Arts. Pour moi, ça vient de l'enfance quand on a un rêve. Quand j'allais chez ma grand-mère, j'avais le sentiment d'avoir une maison, d'être dans l'environnement où on pouvait se sentir bien, se sentir accueilli et où il y avait des jolis tableaux sur les murs. On y respirait un certain art de vivre. C'est certainement depuis cette époque là que je me suis dit que l'art devait rejoindre la vie. »

Je voudrais la sœur : Caroline, amie de Christine, la décoratrice du lieu

« Lorsque Christine s'est installée ici en Chine, au début, elle cherchait. Elle ne savait pas ce qu'elle allait pouvoir faire. Puis un jour, elle me raconte son rêve : "je rêverais de faire une maison dans laquelle pourraient se rencontrer les artistes, les étudiants, les amateurs d'art... Un lieu où les gens viendraient avec un ordinateur pour travailler sur une grande table. On aurait une bibliothèque, on pourrait montrer les travaux des artistes !" Je lui ai alors promis qu' on allait la créer ensemble ! Je nous considère un peu comme deux sœurs qui font de leurs rêves une réalité. »

Je voudrais le frère chinois : Max Xue

Directeur général de l'entreprise de développement culturel SHANG8, le discret partenaire chinois de Christine Max Xue ne tient pas en place. Il enchaîne rendez-vous sur rendez-vous, apparaît et disparaît lors de la rencontre. Christine me le présente avant qu'il ne revienne dans le salon :

« La création d'YISHU8 ou la Maison des Arts est le fruit de la rencontre avec Monsieur Xue. C'est ce qui fait la beauté du projet. Cette maison n'est pas un projet ni français ni chinois, c'est un projet franco-chinois, explique-t-elle. On s'est rencontré à la chinoise, sur un mode improbable, amical : il est venu chez moi, a rencontré mon mari et mes enfants. Je me suis dit : il est formidable, rapide, sympathique, ouvert et esthète. J'ai trouvé qu'il était assez étonnant et détonnant ! Par la suite, on est devenu amis, il venait régulièrement chez nous. Un jour on a décidé de faire ce projet ensemble. »

Une fois installé et bu une gorgée de café déjà refroidi à cause de ses allées et venues, Max Xue m'explique sa vision de ce projet.

« Je suis très intéressé par l'art, mais aussi par les espaces. Mon entreprise : SHANG8, est spécialisée dans la rénovation d'anciennes usines en loft, un peu style SOHO, pour offrir des espaces de travail à des créateurs designers et des entreprises. Cela fait plus de quinze ans que je fais ça. Quand nous nous sommes connus, Christine et son mari venaient de se marier et elle était enceinte. C'était il y a dix ans. Faire sa rencontre m'a permis de prendre de nouvelles directions. Je l'ai suivie dans ses envies, je lui ai fait confiance, tout comme elle m'a fait confiance. YISHU8 n'est pas une agence artistique donc nous ne cherchons pas l'intérêt. Ce que nous voulons, c'est faire une œuvre. »

« En plus, je trouve qu'elle a beaucoup d'élégance. Elle est très cultivée, et dans notre relation, elle me fait penser à une grande sœur. En Chine, la relation entre grande sœur et petit frère est très importante. J'ai cotoyé beaucoup de Français, mais ce que j'ai trouvé en elle, c'est un sentiment de familiarité plus fort. Ma mère était aussi professeur et Christine était professeur de philosophie. Je trouve que beaucoup de choses sont des coincïdences entre nous deux. »

« Ne pas recommencer ce que j'avais déjà réalisé en France »

Christine Cayol raconte son arrivée en Chine : « Quand je suis arrivée en Chine, je n'avais pas du tout envie d'y aller. C'est drôle et c'est une bonne leçon pour les personnes qui ont un peu peur de venir ici. Ce qui m'a amené, c'est l'homme avec qui je vis, et qui est un passionné de Chine. C'est lui qui m'a initiée, sensibilisée et fait découvrir. Je travaillais beaucoup en Espagne avant et la Chine ne me disait rien du tout. »

Elle poursuit : « Après réflexion, j'ai changé de façon de voir les choses : je venais ici pour vivre une aventure culturelle importante. Je me disais que je ne répèterais pas ce que je faisais en France : l'enseignement de la philosophie et mon entreprise de management. Mon idée c'était "je ne vais pas en Chine pour répéter ce que je sais faire, mais pour plonger dans du nouveau !" J'ai donc appris le mandarin, j'ai commencé à cotoyer des Chinois. On s'est installé dans un vieux hutong (ruelle) pour vivre au cœur de la vie chinoise, pas en expatriés. Puis il y a eu le déclic : un de mes livres a été traduit chez un éditeur chinois. Je suis par conséquent devenue une "lettrée". On m'a invitée à donner des cours et à participer à des évènements. C'est un peu grâce à cette traduction de mon livre Voir est un Art que je suis un peu sortie de ma discrétion et que je suis entrée sur la scène culturelle chinoise. »

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Source: La Chine au Présent

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