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-M- sur scène. (http://www.mister-m.asia)
L'universalité de la musique
Matthieu Chédid a choisi de venir en Chine quelque temps pour sortir de sa bulle francophone et découvrir une autre réalité. « Je suis d'abord musicien, et le langage musical, c'est un langage assez universel. C'est comme si j'avais un langage universel mais que je restais francophone. Je me dis que ce serait peut-être intéressant de voir si on peut éclater la bulle. » Il n'est pas nécessaire de comprendre les paroles d'une chanson pour ressentir des émotions : un auditeur peut être touché par la mélodie, la voix de l'artiste, son univers, etc... À titre d'illustration, la population française écoute aussi bien des chansons françaises que des chansons venues d'ailleurs. Alors pourquoi les Chinois n'écouteraient-ils pas des chansons francophones ?
Par ailleurs, -M- perçoit des sonorités similaires entre les langues chinoise et française chantées, un peu « ciselées », moins arrondies que l'anglais. Il se sent également très proche des instruments chinois. En 2010, le jour de son concert à Shanghai, il avait acheté un guzheng (cithare sur table), pour essayer, et quelques heures plus tard, il en jouait sur scène devant une foule de spectateurs. Il a ramené cet instrument chez lui depuis et dit avoir progressé. En France, il possède aussi une petite guitare chinoise. « Je n'en joue pas du tout à la manière chinoise, mais c'est quelque chose de très accessible pour moi, parce qu'il y a des gammes très proches des gammes blues. »
Son premier passage en Chine fut un évènement qui a profondément marqué sa carrière. Bien que dans ses concerts à l'étranger il reconnaisse son public francophone, il a le sentiment que le petit groupe de Chinois présents par curiosité sont réceptifs à son spectacle, car « ils connectent avec la performance et sont touchés par la musicalité, par le show ». D'après lui, les Chinois apprécient les chansons assez simples qui vont à l'essentiel, comme les « guitares-voix ». Ceux-ci admirent également les excentriques ascensions dans les aiguës que fait parfois l'artiste.
-M- voudrait comprendre davantage la culture chinoise et s'y adapter. Il n'exclut pas la possibilité de reprendre en français de célèbres chansons chinoises. Mais pour le moment, le rockeur souhaite se concentrer sur ce projet avec Chacha, pour qu'il aboutisse sur une histoire belle à raconter.
Néanmoins, il semblerait que « cet amateur de musique », comme il se décrit humblement, ne sait pas s'arrêter. Au-delà de la sortie en Chine du single Détache-toi / Shenjing Moshao et du best-of -M- 先生 (Mister M) réunissant les plus grands succès de ces deux derniers opus (Mystère Mister et Îl), il prépare l'album plus intimiste et expérimental Labo M 2 pour septembre prochain et envisage une nouvelle collaboration, cette fois avec Seu Jorge, musicien et acteur brésilien. On espère toutefois que le « Machistador », malgré son emploi du temps chargé, reviendra bien l'année prochaine comme il nous l'a promis, pour nous donner à nouveau l'occasion d'être « En tête-à-tête » avec lui.
ANAÏS CHAILLOLEAU
Source: La Chine au Présent |
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