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Le retour en Chine de deux têtes d’animaux en bronze

French.china.org.cn | Mis à jour le 31. 05. 2013 | Mots clés : Pinault,  têtes d’animaux en bronze, Yuanmingyuan, Giuseppe Castiglione, Lang Shining

Une restitution difficile

Le retour de ces deux sculptures en bronze, dont une tête de lapin et une tête de rat, ne s’est pas fait en un jour. En octobre 2008, Christie’s a déclaré qu’elle tiendrait, en février 2009, une séance spéciale de vente aux enchères à Paris. Ces deux têtes figuraient sur la liste des articles à mettre aux enchères.

Le 16 janvier 2009, un groupe composé de 76 avocats chinois ont intenté un procès international, avec le soutien du gestionnaire du jardin Yuanmingyuan, d’experts en vestiges historiques et de spécialistes, et ont ordonné à la maison Christie’s de mettre immédiatement un terme à la vente. Ils ont appelé les collectionneurs à rétrocéder ces têtes pillées au jardin Yuanmingyuan .

Mais Christie’s a insisté pour procéder à cette vente aux enchères. Le soir du 25 février 2009, les têtes de lapin et de rat ont été adjugées à 14 millions d’euros chacune. L’identité de l’acheteur, qui en ayant fait l’acquisition via son téléphone, est restée inconnue. Le lendemain, à Beijing, l’Administration du patrimoine culturel de Chine a déclaré que « les autorités compétentes ne rempliraient pas les formalités nécessaires à l’import-export des statuettes dès lors que le propriétaire ne serait pas en mesure de fournir un certificat d’origine valide et des justifications complètes ».

Le 2 mars 2009, l’acheteur anonyme de ces deux têtes s’est révélé au grand jour : il s’agissait de Cai Mingchao, un homme d’affaires chinois. Dans une conférence de presse qu’il a tenue à Beijing, il a déclaré qu’il ne verserait pas le montant fixé. « Tout Chinois aurait certainement renoncé à l’achat comme moi dans ces conditions. Je n’ai fait que mon devoir ».

Le lendemain, Cai Mingchao a expliqué la raison pour laquelle il refusait de débourser cette somme : « En tant que citoyen chinois, je dois respecter les règlements gouvernementux de mon pays. Si ces deux reliques ne peuvent rentrer en Chine au travers de ces enchères, je ne vais pas les payer. »

Après moult discordes, les sculptures en bronze n’ont finalement pas été vendues. La famille Pinault les a alors achetées directement auprès du propriétaire original.

En avril 2013, pendant la visite du président François Hollande, Henry Pinault, au nom de sa famille, a annoncé qu’ils redonneraient gratuitement les deux têtes de lapin et de rat à la Chine. Il a promis de les restituer respectivement en septembre et octobre de cette année.

Jusqu’à présent, sur les douze sculptures en bronze du jardin Yuanmingyuan, sept ont déjà été rétrocédées à la partie continentale de la Chine. Celle représentant une tête de dragon est soigneusement conservée à Taiwan. Malheureusement, les têtes de serpent, de coq, de chien et de chèvre n’ont toujours pas été retrouvées. En outre, il faut savoir que parmi les sept retournées à la Chine, quatre l’ont été par le biais de ventes aux enchères.

Selon l’enquête de l’Association chinoise des commissaires-priseurs, pendant ces vingt dernières années, plus de 100 000 objets anciens ont été rentrés en Chine à travers des ventes aux enchères. Liu Yang, l’avocat chinois qui a contribué à la rétrocession des bronzes de têtes d’animaux, s’est fermement opposé à la mise en vente des reliques chinoises pillées. Selon lui, de nombreux pays récoltent des bénéfices en vendant ces pièces. En fait, la vente publique de ces antiquités chinoises avait blessé la dignité nationale de la Chine.

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Source: La Chine au Présent

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