Le 22 décembre 2005, Caidanzhuoma interprète « Une chanson folklorique à la gloire du Parti » lors d'une soirée théâtrale dédiée au 50e anniversaire de sa carrière.
C'est grâce à la formation du Parti et de l'État que je suis devenue chanteuse. Née sous l'ancien régime du Tibet, j'aime chanter depuis l'enfance, mais les serfs étaient privés du droit d'acquérir une instruction élémentaire, et d'autant plus d'une formation de perfectionnement artistique.
À quatorze ans, l'année de la libération pacifique du Tibet, j'ai commencé à prendre contact avec des organisations de jeunes progressistes et à participer à des activités de la Fédération des femmes. En 1957, l'école publique tibétaine (l'Institut des ethnies du Tibet d'aujourd'hui) a été créée à Xianyang, dans la province du Shaanxi. Plusieurs milliers de jeunes Tibétains y ont été admis, dont moi-même. La même année, le Conservatoire de musique de Shanghai est allé recruter des étudiants à l'école publique tibétaine, et je m'y suis inscrite.
Franchement, sans la nouvelle Chine et les politiques ethniques du Parti, je n'aurais jamais été admise à l'université, puisque mon parcours scolaire était lacunaire. J'avais du mal à parler le chinois, et encore plus à l'écrire. Le professeur chargé du recrutement au Conservatoire de Shanghai, après avoir écouté ma chanson, a estimé que je possédais un potentiel de développement et j'ai été admise. J'ai ensuite eu la chance de pouvoir me perfectionner dans la classe de chant créée en 1958 pour la formation des talents des ethnies minoritaires en matière de musique. Nous, les élèves des minorités ethniques, étions traités comme des frères et sœurs. Nous avons fait l'objet d'une sollicitude immense de la part des dirigeants et professeurs du Conservatoire. J'ai bénéficié de soins comme ceux de mes parents, restés sur les sommets enneigés de notre maison. En repensant à tout cela, je suis toujours émue. C'est la sollicitude du Parti pour les jeunes multiethniques qui m'a fourni les conditions pour déployer mes talents.
En 1959, lors de la deuxième année de mes études au Conservatoire de Shanghai, et l'année où les millions de serfs tibétains ont été libérés, j'ai eu la chance de participer aux célébrations du dixième anniversaire de la fondation de la nouvelle Chine. Mes chants, vivants et du style des hauts plateaux, ont été salués par les spectateurs, les invités étrangers, ainsi que diverses personnalités de l'univers artistique. C'est le souvenir le plus inoubliable de ma vie. J'ai aussi été invitée par les quatre dirigeants, Mao Zedong, Liu Shaoqi, Zhu De et Zhou Enlai, à participer au banquet de célébration.
En 1964, à l'occasion du 15e anniversaire de la fondation de la nouvelle Chine, j'ai interprété le chant « Splendeur du président Mao » dans l'épopée musicale et chorégraphique « L'Orient est rouge », et le « Chant des serfs émancipés », mélodie principale du documentaire « Tibet : présent et passé ». Ces deux chansons exprimaient la grande joie des Tibétains qui, grâce à l'émancipation, commençaient une vie nouvelle.
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