China.org.cn : Le film Les Choristes a eu un énorme succès dans le monde, et a permis de faire connaître les Petits chanteurs de Saint-Marc. Selon vous, quel fut le changement majeur apporté par cette soudaine popularité ? Quelle est la situation actuelle des chorales d'enfant en France ?
Nicolas Porte : Jusqu'à la sortie du film en 2004, le chœur existait déjà depuis une vingtaine d'années. On donnait à peu près 30-50 concerts par ans. Et on faisait une tournée importante. Depuis la sortie du film, on fait une centaine de concerts dans l'année. C'est donc beaucoup d'invitations, beaucoup de sollicitations, et on fait beaucoup plus de tournées aussi. Pratiquement toutes nos vacances sont consacrées à des tournées. Nous participons cette semaine aussi à une tournée en Asie. Donc ça, c'est une chose survenue après le succès du film, et la popularité du chœur ne s'est pas cantonnée à l'Hexagone, mais s'est propagée dans le monde entier. Donc c'est beaucoup de plaisir, beaucoup de bonheur et c'était une grande opportunité de faire ce film.
Le succès du film a redonné une vie au chant choral en France, qui n'était pas aussi populaire qu'en Chine par exemple. Je pense qu'en Chine, d'après ce qu'on voit et ce qu'on entend, les enfants doivent commencer à chanter très jeunes. En France, ce n'est pas du tout le cas. C'est un art qui était minoritaire, et le succès du film Les Choristes a permis au chant choral de revenir dans le paysage musical français, notamment médiatique. Beaucoup d'enfants ont voulu intégrer des chorales à la suite du film. Nous avons aidé beaucoup de chœurs à travers la France à se créer, et grâce au film, il y a vraiment eu un renouveau pour les chorales en France.
China.org.cn : Pouvez-vous nous parler des futures représentations des petits chanteurs de Saint-Marc ? Envisagez-vous de participer à un autre film ?
Nicolas Porte : Dans le futur, on a beaucoup de concerts qui sont prévus au Pérou, au Mexique, en Espagne, en France, et à nouveau en Asie. Après Pékin, nous partons pour la Corée du Sud, ensuite on ira à Taiwan. On participera aussi à une tournée de trois semaines en juillet. Les représentations sont donc encore nombreuses.
C'est vrai qu'il y a des projets de film. Après les Choristes, pourquoi pas un nouveau succès ? C'est difficile d'en parler pour le moment, on attend que des choses se concrétisent davantage. Mais on a déjà été sollicités pour quelques musiques de film. Le nouveau film tourne également autour du chant choral, mais au lieu de parler de la vie d'un choriste, il parle de la passion d'un chef de chœur.
China.org.cn : Comment souhaitez-vous développer la chorale ?
Nicolas Porte : Je ne sais pas si on peut aller plus loin que ce qu'on a déjà fait, parce qu'on a accompli beaucoup de choses. Pourtant, c'est vrai qu'il faut que les enfants puissent partager leurs vies entre cette passion du chant choral et leurs vies de famille, ainsi que leurs études de collégiens.
Mais au moins, on souhaite poursuivre tout ce qui a été entrepris jusqu'à ce jour et leur donner une formation musicale de qualité. Outre la voix, ils travaillent aussi un instrument, ils apprennent également la technique vocale, la mise en scène, etc. On veut qu'à l'issue de leurs parcours dans le chœur, ils puissent être des petits musiciens dotés d'un bagage s'ils veulent continuer après dans le métier. Cela s'inscrit sans cesse dans cette idée de développer la pédagogie, l'éducation de la musique, et peut-être pour donner envie à d'autres enfants de faire la même chose et de continuer, pas forcément chez nous, mais dans d'autres chorales, et que le chant choral puisse encore avancer.
par Zhang Zhichao
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