Alain Gagnol : l'animation est un moyen comme un autre de raconter une histoire

Par : Vivienne |  Mots clés : Alain Gagnol,8e panorama du cinéma français
French.china.org.cn | Mis à jour le 15-04-2011

Crédit photo: China.org.cn

China.org.cn : À l'heure actuelle, de plus en plus de studios européens et américains opèrent une partie de leur travail en Chine, notamment pour des raisons de coût. Folimage collabore-t-elle avec des studios chinois?

A.G. : À Folimage, on a la chance d'avoir une équipe relativement fixe qui travaille au studio depuis 15 ou 20 ans. Ce sont des gens qui sont très bien formés, et nous n'avons pas besoin d'aller chercher de la main-d'œuvre à l'extérieur. Nous essayons donc de faire travailler en priorité ces personnes afin de préserver un esprit d'équipe. Nous voulons éviter de faire le travail de création au studio et d'envoyer l'animation en Chine, notamment pour préserver ce savoir-faire. L'équipe de Folimage se connaît très bien, certains des membres avaient déjà travaillé sur nos courts-métrages. Il est vrai que pour parvenir à monter un budget, il faut souvent faire des coproductions. Dans le cas d'Une vie de chat, il s'agit d'une coproduction avec la Belgique. Environ 1/4 du film a été réalisé là-bas, et des acteurs belges ont participé aux voix.

China.org.cn : Pour ce film, quelle partie du projet a été la plus difficile?

A.G : La partie la plus difficile du projet a sans hésitation été le scénario. Tous les courts-métrages que nous avions réalisés précédemment étaient destinés aux adultes. Nous étions donc partis pour faire un film d'animation policier pour ce public, mais nous n'avions pas réussi à réunir le financement. Il a fallu recommencer le scénario plusieurs fois, dans des directions très différentes, car nous nous sommes heurtés à plusieurs obstacles. C'est un film qui a été difficile à monter et à écrire. Cependant, une fois que le budget a été réuni il n'y a pas eu de problèmes, car nous maitrisons bien la partie création. C'est vraiment le démarrage qui a été compliqué.

China.org.cn : Comment écrit-on un dessin animé d'inspiration assez noire qui parle à la fois aux enfants et aux adultes? Avez-vous dû délaisser des idées ou des thèmes trop matures par égard au jeune public?

A.G. : L'univers policier je le connais bien, car j'ai publié plusieurs romans noirs. Évidemment, quand on s'adresse aux enfants on ne peut pas parler des mêmes choses ou avoir de scènes trop violentes, mais cela n'empêche pas d'écrire une histoire avec tous les codes du genre. Ce qui compte quand on écrit une histoire, c'est qu'on s'attache aux personnages, qu'on comprenne ce qu'ils ressentent, qu'on ait peur avec eux. Il faut donc rester cohérent avec son histoire et trouver son style d'écriture. À partir de là, les choses se mettent en place assez naturellement.

China.org.cn : On note un bel hommage à Reservoir Dogs à travers les surnoms que Costa donne à ses acolytes. Avez-vous glissé d'autres clins d'œil au cinéma hollywoodien?

A.G : Oui, il y en a beaucoup. Il y a aussi une scène dans la voiture, où le chef de gang s'amuse à faire peur à un de ses complices, qui est directement inspiré de Goodfellas de Martin Scorcese. Le personnage de Costa est également beaucoup dessiné sur Joe Pesci. Le passage où la petite fille s'enfuit dans le zoo sur une barque, avec le méchant qui tente de l'attraper, fait référence à La nuit du chasseur. Il y a aussi beaucoup de clins d'œil indirects dans l'ambiance, le jeu avec les ombres et les lumières.

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