La descente en piqué soudaine de l'avion de China Eastern Airlines a déclenché de larges discussions sur la cause de l'accident, et selon des experts chinois de l'aviation, la perte de contrôle du pilote de l’appareil pourrait être l'une des raisons de la catastrophe. 

L'une des raisons de la chute brutale de l’avion pourrait être une défaillance soudaine du système de commande de vol, entraînant un piqué du nez, a déclaré le 25 mars au Global Times Huang Jun, professeur à l'École des sciences et de l'ingénierie aéronautiques de l'Université de Beihang. Il estime que le fuselage de l'avion a été immédiatement endommagé, entraînant une perte de portance ou de contrôle, une situation communément appelée désintégration en l'air, ce qui ne veut toutefois pas dire se se briser en morceaux. Il pourrait y avoir eu d'autres pannes mécaniques dans l'avion, a-t-il ajouté.

Wang Ya'nan, rédacteur en chef d’Aerospace Knowledge à Beijing, a partagé plus tôt une évaluation similaire. À en juger par les données de vol, a-t-il dit au Global Times, il n'y a aucune raison montrant que le pilote a pris contact avec le contrôle au sol. Il est probable que l'avion ait perdu de la puissance à une altitude de croisière, ce qui a entraîné la perte de contrôle de l’appareil par le pilote, ajoutant qu’il pourrait s'agir d'une défaillance technique très grave, qui a amené l'avion à entrer inévitablement dans une descente à grande vitesse.

L'Administration de l'aviation civile de Chine (CAAC) a déclaré le 22 mars que l'avion avait décollé de Kunming, capitale de la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine) la veille à 13h16, entrant dans la zone de contrôle du trafic aérien de Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine) à une altitude de croisière de 8 900 mètres à 14h17. A 14h20, le contrôleur s'est aperçu que l'altitude de l'avion a fortement baissé, et appelé immédiatement l'équipage à plusieurs reprises, sans recevoir de réponse. A 14h23, le signal radar a disparu.

Des sauveteurs effectuent des travaux de recherche et de sauvetage sur le site de l'accident de l'avion de China Eastern dans le comté de Tengxian de la région autonome Zhuang du Guangxi (sud de la Chine), le 24 mars 2022. (Photo / Xinhua)

De son côté, Bloomberg a rapporté que l'avion filait dans les airs à plus de 966 km/h par heure, avec une vitesse qui pouvait parfois dépasser 1 126 km/h, et les données préliminaires indiquent qu'il était même proche de la vitesse du son.

Les opérations de recherche et de sauvetage menées sur place ont révélé que la majeure partie de l'épave de l'avion était concentrée dans une zone d'environ 30 mètres de rayon autour du point d'impact principal et que la profondeur s'étendait à environ 20 mètres.

La communication était normale jusqu'à ce que l’appareil disparaisse et que les membres d'équipage n'aient envoyé aucun signal de détresse, a pour sa part indiqué Liu Xiaodong, porte-parole de China Eastern Airlines, lors de la conférence de presse qui a eu lieu le 25 mars à Wuzhou, dans la région autonome Zhuang du Guangxi (sud de la Chine).

La cause précise de l'accident ne pourra être déterminée que lorsque les boîtes noires seront récupérées et analysées, la première d’entre elles, l'enregistreur vocal du cockpit, ayant déjà été envoyée à un laboratoire de Beijing pour analyse. Mao Yanfeng, directeur de l'unité d'enquête sur les accidents de la CAAC, a déclaré le 25 mars qu'il n'y avait toujours « pas de date précise » pour l'achèvement du processus. L'équipe de recherche est actuellement à la recherche de la seconde boîte. A ce sujet, M. Huang a souligné que les deux boîtes noires sont essentielles pour déterminer la cause de l'accident.

En ce qui concerne l'enquête sur l'accident, Gao Yuanyang, doyen du centre de recherche sur l'industrie de l'aviation générale de l'université Beihang, a déclaré le 25 mars au Global Times qu'il s'agit d'un processus très rigoureux, car il comprend la collecte et le filtrage des données, la déduction des causes de l'accident, et la confirmation de celles-ci, ajoutant que le processus est souvent très complexe, surtout s’il n’y a pas de suffisamment de données ou d'informations, ce qui demande alors beaucoup de temps.

Le National Transportation Safety Board (NTSB) des États-Unis a déclaré le 24 mars au Global Times qu'il travaillait avec les gouvernements américain et chinois pour résoudre les problèmes de visa et de quarantaine liés au COVID-19 avant de participer aux efforts d'enquête sur les accidents en Chine. Le NTSB a été informé de l'accident dès le 21 mars par la CAAC, le représentant accrédité et les conseillers techniques ont été nommés, et ils sont en contact avec l'enquêteur responsable de la CAAC, a indiqué le NTSB, notant que les représentants accrédités ont le droit de nommer des conseillers techniques pour les aider dans l'enquête.