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Le succès de l'amarrage rapide du premier engin spatial habité de la Chine reflète le développement constant et robuste au fil des décennies de l'application par le pays de la technologie d'automatisation dans l'espace, ont déclaré jeudi des initiés et des analystes spatiaux concernant la mission Shenzhou-12.
La Chine a réussi jeudi le tout premier rendez-vous automatisé du pays et amarrage rapide d'un engin spatial habité avec la cabine centrale de la station spatiale chinoise en orbite, après que l’engin spatial habité Shenzhou-12 a été lancé avec succès via la fusée porteuse Longue Marche-2F Y12 depuis le Centre de lancement de satellites de Jiuquan.
Comparé au Shenzhou-11, qui avait mis plus de 40 heures pour accoster à Tiangong en 2016, le nouvel engin n'a mis que six heures et demie pour réaliser cet exploit.
La capacité d'amarrage nouvellement adoptée a été utilisée pour la première fois lors de la mission Tianzhou-2 fin mai, ce qui avait permis à l'engin de réaliser un amarrage avec le module central de la station spatiale en huit heures.
Ce succès montre également que la Chine a développé une application technologique d'automatisation dans l’espace et des capacités de suivi et de surveillance de l'espace très avancées, a déclaré jeudi au Global Times Wang Ya'nan, rédacteur en chef du magazine Aerospace Knowledge.
Les performances d'amarrage rapide ont été soutenues par plusieurs percées technologiques, notamment des mises à jour du sous-système central de l’engin spatial Shenzhou-12 et du système de satellites de navigation BeiDou, développé en Chine.
Une nouvelle fonctionnalité qui a aidé à l'amarrage rapide est le « point de visée à mi-chemin », situé à l’arrière de la station spatiale. C'est la « station de transfert » entre la cabine principale et le vaisseau cargo ou l’engin spatial habité avant le rendez-vous et l'amarrage, a appris le Global Times de l’Académie chinoise de technologie spatiale (CAST).
Grâce à ce point de visée, il est plus pratique et plus rapide de s'amarrer à la station de toutes les directions, ce qui permet d'économiser jusqu'à 40% de temps et de propergol de l'engin spatial pendant le processus.
L'introduction d'un point de visée à mi-chemin reflète l'avancement et la confiance des capacités d'amarrage de la Chine. Les développeurs de la CAST l'ont comparé à l'ascension d'une montagne, dans laquelle le point de visée est le « point de repère » près du sommet, et en le dépassant, les grimpeurs peuvent ajuster leur vitesse et leur rythme jusqu'à ce qu'ils atteignent le sommet.
Une autre avancée technologique clé réside dans le sous-système de Guidage, navigation et contrôle (GNC) du Shenzhou-12, le sous-système central chargé de toute une série d'opérations, a appris le Global Times de la CAST.
Le système GNC a été adopté pour la première fois à bord d’un engin spatial habité chinois en 1999 et a été entièrement mis à jour selon le statut technique de Shenzhou-11.
Il utilise des unités qui ont été vérifiées lors de lancements précédents, notamment celles de l’engin spatial cargo Tianzhou-1, de l’engin spatial habité de nouvelle génération, et de l’engin spatial Chang'e-5, tout en mettant à jour les fonctions du système pour s'adapter à des situations plus complexes dans phase de construction de la station spatiale.
Le système chinois de navigation par satellites BeiDou a également joué un rôle crucial dans le positionnement précis de chaque engin spatial afin d’assurer un « baiser spatial » en douceur et en toute sécurité.
Au cours de la mission, le Centre de contrôle des satellites de Xi'an a collaboré avec le Centre de contrôle aérospatial de Beijing pour suivre et surveiller les activités spatiales de la Chine, a indiqué jeudi le centre au Global Times.
Déployant ses stations situées dans plus de 10 régions du pays, dont Kashgar, Weinan, Qingdao, Xiamen et Hetian, le centre de Xi'an suivra en temps réel le statut des astronautes en orbite tout au long des trois mois de leur séjour.
Le centre a atteint une précision de mesure de quelques centimètres pour les engins spatiaux en orbite terrestre basse, ce qui lui permet de localiser chaque mouvement pendant la manœuvre d'amarrage de l'engin et d'autres opérations.
Outre les centres de contrôle au sol, la Chine a également envoyé des navires de suivi spatial Yuanwang pour protéger la mission à partir de l'océan.
Faisant de la sécurité des astronautes une priorité, l'équipe de recherche de la mission Shenzhou-12 a aussi développé un nouveau système de réponse d'urgence pour garantir que les astronautes puissent être secourus à la fois dans l'espace et sur le site de lancement.
Selon la CAST, deux engins Shenzhou et des lanceurs ont été transportés sur le site de lancement, ce qui signifie que Shenzhou-12 dispose d'un engin spatial et d'une fusée de secours en cas d'urgence.
Source:french.china.org.cn |