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Le gouvernement régional du Xinjiang enjoint l’UE d’abandonner les sanctions

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 03. 2021 | Mots clés : Xinjiang,sanctions 

Jeudi, le gouvernement régional du Xinjiang a enjoint l’Union européenne (UE) « d’abandonner ses préjugés et de reconnaître les faits », après la décision prise la veille par l’UE d’adopter des sanctions contre la Chine − les premières en trois décennies − citant des « inquiétudes au sujet des droits de l’Homme au Xinjiang ». 

« L’UE devrait abandonner ses préjugés, reconnaître les faits et arrêter d’avancer sur cette mauvaise voie. Sinon, les populations de tous les groupes ethniques au Xinjiang riposteront de façon résolue et se battront jusqu’au bout », a mis en garde Xu Guixiang, le directeur adjoint du Département de la communication du Comité régional du Parti communiste de Chine pour le Xinjiang, à l’occasion d’une conférence de presse.

D’après les spécialistes, ces sanctions signalent une ligne plus dure à l’égard de la Chine prise par l’UE, qui vise ainsi à montrer son influence en interférant dans les affaires internes d’autres pays. 

Xu Guixiang a indiqué que la Chine s’opposait de façon résolue à toute force externe « brandissant la menace de sanctions » pour interférer de façon grossière au Xinjiang et dans les affaires internes de la Chine. « Si l’UE impose des sanctions contre la Chine sous la bannière des droits de l’Homme, cela affectera grandement la confiance mutuelle et la coopération entre la Chine et l’UE, et enfreindra gravement les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies », a-t-il averti. 

Mercredi, les ambassadeurs de l’UE ont approuvé des interdictions de visas et le gel des avoirs à l’encontre de quatre responsables chinois et d’une entité chinoise, dont les noms seront rendus publics après la validation de ces mesures le 22 mars au niveau des ministres des Affaires étrangères. Il s’agit des premières sanctions contre la Chine en trois décennies, note l’agence d’information Reuters.

Ces sanctions de l’UE surviennent alors qu’un certain nombre d’entreprises et d’individus au Xinjiang ont lancé des poursuites en justice contre Adrian Zenz, un pseudo-spécialiste antichinois, qui a produit de nombreux « rapports » à sensations sur le Xinjiang et inventé une recherche académique, dans laquelle il propage des rumeurs comme la surveillance à grande échelle des minorités ethniques locales et le travail forcé.

Selon Xu Guixiang, certains responsables parlementaires et médias étrangers considèrent les soi-disant « recherches » d’Adrian Zenz comme des éléments de fait, sans recherche ni vérification, mettant ainsi en œuvre une campagne sidérante de désinformation politique. 

« Il est indéniable que le Xinjiang bénéficie de la stabilité sociale et que sa population vit et travaille dans la paix, la satisfaction, l’unité ethnique et l’harmonie, mais aussi que les droits à la vie, à la santé, au développement et d’autres droits fondamentaux des populations de tous les groupes ethniques sont protégés de manière effective », a déclaré jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian, à l’occasion d’une conférence de presse.

« L’existence du travail forcé, de la stérilisation forcée et d’autres violations des droits de l’Homme au Xinjiang sont des mensonges éhontés, inventés et répandus par de soi-disant chercheurs et des organismes ayant des motifs cachés », a-t-il rétorqué, ajoutant que « la détermination de la Chine à préserver sa souveraineté et sa sécurité nationales, ainsi que ses intérêts de développement, [était] inébranlable ».

« Si l’UE prend la mauvaise décision en se basant uniquement sur les mensonges inventés par un petit nombre de forces antichinoises ayant des objectifs cachés, cela montrera seulement qu’elle est engagée dans de la manipulation politique. Si l’UE persiste à prendre des mesures qui nuisent aux intérêts de la Chine, la Chine apportera une réponse ferme et s’y tiendra jusqu’au bout », a mis en garde le porte-parole.

Feng Zhongping, le directeur de l’Institut des études européennes de l’Institut des relations contemporaines internationales de Chine, estime que ces sanctions sont le signal d’un durcissement et d’une ligne plus complexe à l’égard de la Chine. « Certains politiciens européens, qui ne connaissent pas réellement le Xinjiang, utilisent les droits de l’Homme comme une excuse pour interférer dans les affaires internes de la Chine. La Chine va sans aucun doute adopter des contre-mesures sur les responsables qui soutiennent ces sanctions », analyse-t-il. 

D’après Wang Yiwei, le directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine, ces sanctions montrent que l’UE souhaite ainsi faire valoir son influence mondiale par l’utilisation du mécanisme de sanctions légales. Dans le même temps, certains politiciens opposés à la Chine au sein de l’UE apportent leur soutien à la « carte des droits de l’Homme » du président américain Joe Biden sous la houlette d’une « alliance démocratique ». 

Toutefois, il ajoute que ce durcissement de ton pourrait progressivement diminuer au deuxième semestre 2021, avec les progrès de l’accord d’investissement sino-européen. Cet accord a été conclu le 30 décembre 2020 après sept années de négociations et pourrait nécessiter encore une année avant d’entrer en vigueur. 

Ce durcissement à l’encontre de la Chine pourrait être considéré comme un moyen pour apaiser les politiciens antichinois au sein de l’UE, afin de limiter les obstructions internes à la signature de l’accord, explique-t-il. Selon lui, les Etats-Unis voudraient saborder ce traité d’investissement, mais la Chine et l’UE, qui accordent une grande importance à l’autonomie stratégique, seront enclines à faire avancer leurs propres agendas, qui correspondent à leurs intérêts intrinsèques.


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Source:french.china.org.cn