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Passé et avenir de la Chine, observations d’un Chinois d’outre-mer

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 10. 2019 | Mots clés : Chinois d’outre-mer

Les Chinois portaient encore tous les mêmes vêtements bleus: une veste en hiver, une chemise à manches longues en été, et un pantalon court un peu bouffant, parfois délavé, souvent rapiécé, fait dans un tissu bleu qui rappelait un peu le jean américain.

Dix ans plus tard, lors de ma visite suivante en 1985, la ville frontière de Luohu s’était beaucoup agrandie et les villages qui l’entouraient formaient désormais le district de Shenzhen. Des immeubles et des gratte-ciel commençaient à sortir de terre. Quels changements en seulement une décennie ! Désormais, à Guangzhou, nous pouvions emmener notre famille dans n’importe quel restaurant de la ville. Là, ils pouvaient choisir leurs plats préférés bien qu’il me semblait qu’ils mangeaient toujours autant. Ces restaurants étaient les premiers restaurants privés et étaient souvent financés par des Hongkongais. Lors de cette seconde visite, des vélos, des motos et des télévisions remplaçaient les vêtements et les biens de premières nécessités que nous leur avions apportés la première fois. Nos proches se montraient très curieux des nouvelles des pays occidentaux et rêvaient d’y voyager.

Vingt ans plus tard, au milieu des années 90, les choses avaient encore bien changé : nos proches faisaient plus attention à ce qu’ils mangeaient, évitant les plats trop gras ou trop copieux. De toute évidence, ils n’étaient plus affamés et leur alimentation était nettement plus saine. Nous avions alors commencé à encourager la jeune génération à faire des études à l’université ou à monter leur petite entreprise,  «à se jeter à l’eau » selon l’expression à la mode.

Encore une décennie plus tard, au milieu des années 2 000, les rôles se sont trouvés inversés : cette fois-ci, ce sont nos proches qui nous ont invités dans les meilleurs restaurants de la ville. Ils sont venus nous chercher dans leurs voitures rutilantes, flambant neuves! C’est dire que leur situation économique s’était nettement améliorée grâce à la réforme et à l’ouverture. Ils occupaient désormais des postes de cadres ou de chefs d’entreprise. Ils avaient une confiance inébranlable à l’égard de leur pays.

Le 29 août 2019, dans le parc Xiangmi de l’arrondissement Futian à Shenzhen, le ciel se dégage après la pluie.

Quarante ans plus tard, en 2017, nous avons eu le grand bonheur de les accueillir à La Réunion. Et ce n’était pas leur premier voyage hors de Chine. Nous avons été très impressionnés par leur optimisme face à l’avenir. Et nous avons compris qu’avec ces dizaines de millions de jeunes gens compétents et ouverts au monde, l’avenir de la Chine était assuré. Leur rêve n’était plus de se rendre à l’étranger mais plutôt de faire prospérer leur pays natal.

Quant au petit village de Futian où j’ai passé ma première nuit en Chine dans des conditions plus que spartiates, il se trouve désormais au centre du district de Shenzhen. Il fait aujourd’hui partie intégrante d’une immense métropole de plus de 12 millions d’habitants, symbole de l’ouverture de la Chine. Enregistrant chaque année une croissance à deux chiffres, Shenzhen, c’est à la fois la Silicon Valley de la Chine et une future grande place financière, appelée à concurrencer Hong Kong. Ce miracle, nous le devons à Deng Xiaoping qui ordonna la création à Shenzhen de la première Zone économique spéciale de Chine. Un concept « révolutionnaire » qui effectivement révolutionna la société et l’économie chinoise.

Dans un futur proche, en application de la politique visionnaire de son président Xi Jinping inspirée de la sagesse chinoise, la Chine a lancé l’initiative « la Ceinture et la Route » qui, à terme, reliera par les airs, par les terres, par les mers et les océans, et par l’espace, les continents asiatique, européen, africain, sans oublier le continent américain, l’Asie du Sud-Est et l’Océanie. L’émergence de ce nouveau continent Chine-Europe-Afrique stimulera l’essor des peuples grâce à des échanges économiques équitables, des échanges culturels renforcés et respectueux des autres, et une croissance inclusive où personne ne sera oublié.

Dans moins d’une décennie, grâce à l’intelligence artificielle et aux grandes avancées scientifiques et technologiques telles que la 5G, la Chine sera un pays connecté, un pays de l’innovation continue et de la créativité permanente, tant dans le domaine artistique qu’industriel. La Chine de demain, c’est un pays où la population sera hautement éduquée, où l’économie numérique associée aux véhicules autonomes à énergie nouvelle connaîtra une expansion sans précédent. La médecine traditionnelle chinoise, combinée à la biotechnologie, sera normalisée et se répandra dans tous les pays, devenant une alternative fiable et efficace à la médecine occidentale. La Chine de demain, c’est la maîtrise de l’espace et la cybersécurité. La Chine du futur, c’est une société de moyenne aisance, débarrassée des tourments de la corruption, où tous les habitants vivront dans la paix, la stabilité et l’harmonie selon les principes de la sagesse millénaire chinoise.

Sur le plan extérieur, la Chine sera plus ouverte que jamais, œuvrant à la construction d’une communauté de destin dans laquelle chaque continent et chaque peuple du monde aura sa place. Le dialogue entre les civilisations continuera de se nourrir et de s’enrichir mutuellement, favorisant la paix et la compréhension entre les peuples. Par sa politique clairvoyante, la Chine contribuera, dans la nouvelle ère, à mettre en place une forme inédite de multilatéralisme basée sur le principe gagnant-gagnant permettant de construire un monde plus équilibré, où les anciennes civilisations seront revalorisées.

En tant que Chinois d’outre mer, je suis immensément fier que le pays de mes ancêtres soit à l’origine de ce grand bouleversement mondial conduisant à l’émergence d’une nouvelle civilisation harmonieuse respectant la diversité des peuples.

*FRANÇOIS FOCK-YEE est un chirurgien gynécologue retraité.

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Source:La Chine au Présent