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Pourquoi la Chine est-elle encore un pays en développement ?

French.china.org.cn | Mis à jour le 26. 04. 2019 | Mots clés : économie chinoise,réduction de la pauvreté

Dans le cadre général de la modernisation de l’enseignement en Chine, l’éducation dans les régions de l’ouest et du centre représente également un domaine stratégique.

Deuxièmement, le niveau de développement par habitant reste inférieur à la moyenne mondiale. Certains médias occidentaux, en basant leurs statistiques relatives à la Chine sur la parité de pouvoir d’achat, ont obtenu en résultat des chiffres anormalement élevés. Ils en ont conclu que « le revenu national brut de la Chine est désormais le premier au monde » et que « le PIB chinois par habitant a rattrapé le niveau des pays à revenu élevé ». Mais ces calculs ne permettent pas de peser le pour et le contre…

À partir de statistiques émises par des institutions faisant autorité, le FMI (Fonds monétaire international) calcule le PIB par habitant d’après la parité de pouvoir d’achat. Puis, selon les résultats, chaque pays est classé en tant qu’économies avancées, émergentes ou en développement. Et la Chine appartient toujours à cette dernière catégorie. Pour l’heure, la Banque mondiale répertorie la Chine dans les pays à revenu moyen et élevé sur la base de son revenu national brut par habitant (le classement comporte quatre catégories : pays à faible revenu, pays à revenu faible ou intermédiaire, pays à revenu moyen et élevé, et pays à revenu élevé). Pourtant, en 2017, le revenu national par habitant de la Chine atteignait 7 310 dollars, soit seulement 15 % de celui perçu aux États-Unis et 25 % de celui perçu en France. Ce montant est non seulement bien loin du revenu par tête dans les pays à revenu élevé, mais il est aussi inférieur à la moyenne mondiale établie à 10 387 dollars. S’il est calculé sur la base du PIB par habitant, le revenu national par habitant en Chine s’élevait à environ 9 700 dollars en 2018, toujours moins que le salaire minimal fixé à 13 000 dollars dans les pays à revenu élevé.

En outre, le PIB par habitant ne peut être l’unique critère déterminant si un pays fait partie des pays en développement ou des pays développés. L’indice de développement humain (IDH) publié par le Programme des Nations Unies pour le développement est également un indicateur majeur. En 2017, dans le classement mondial des pays selon l’indice IDH, la Chine apparaissait au 86e rang, à un niveau intermédiaire, loin derrière des pays européens comme l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Troisièmement, le modèle de développement initial, non durable, doit être transformé et mis à niveau. Le niveau global de productivité demeure peu élevé dans la société chinoise et la structure productive n’est pas assez rationalisée. Il reste du chemin à parcourir pour transformer les méthodes de développement existantes axées sur l’investissement et la consommation. À l’avenir, la Chine devrait accorder plus d’attention aux critères environnementaux dans son développement, car la préservation des écosystèmes est de plus en plus une exigence du peuple. Il convient d’améliorer l’efficacité des investissements, qui est tombée dernièrement à 1:7, soit un ratio nettement plus bas que dans les pays développés.

Le peuple chinois est l’un des plus « travailleurs » au monde, puisqu’il travaille en moyenne plus de 2 200 heures par an, un cumul bien plus élevé que les pays développés d’Europe et d’Amérique. Dans une enquête qui a été menée à ce propos à travers les mégalopoles du globe, de manière générale, les villes chinoises caracolent en tête des villes les plus travailleuses, tandis que Paris a été identifiée comme la ville où les semaines de travail sont les plus courtes. Dans certaines entreprises technologiques en Chine, il existe la règle tacite du « 996 » qui signifie : on commence le travail à 9 h le matin et on quitte le travail à 9 h le soir ; 6 jours par semaine. Un rythme insoutenable qui a vivement été décrié.

Derrière ce phénomène se cache une vérité difficile à entendre : l’économie chinoise est un « colosse aux pieds d’argile » dont l’innovation technologique est insuffisante. Par rapport aux pays développés, l’industrie manufacturière en Chine est gigantesque, mais se cantonne au bas de la chaîne industrielle mondiale. Quant au volume des échanges avec l’extérieur, il est monumental, mais la structure du commerce n’est pas avancée : la Chine exporte surtout des « travaux physiques » accomplis par de la main-d’œuvre bon marché et importe des « travaux intellectuels » réalisés par des experts qualifiés. De surcroît, l’édification culturelle de la Chine, sa force de défense nationale, ses sciences et technologies ainsi que son niveau de gouvernance sociale sont autant d’autres points à améliorer.

À l’heure actuelle, la Chine cherche à promouvoir le « développement de haute qualité » de son économie via des réformes structurelles du côté de l’offre, afin d’encourager la mise à niveau industrielle. Toutefois, ce processus ne se fera pas du jour au lendemain et demandera une grande persévérance.

Quatrièmement, le développement se heurte aux mauvaises interprétations des autres pays. À l’heure où la Chine passe d’un développement à grande vitesse à un développement de haute qualité, la priorité absolue consiste à répondre à l’aspiration des citoyens, à savoir accéder à une vie meilleure. De nos jours, la Chine compte encore 30 millions de pauvres, sans parler des 80 millions d’handicapés, des 200 millions de personnes âgées et des 15 millions de chômeurs en recherche d’emploi chaque année. Il est urgent de résoudre tous ces problèmes sociaux par le biais du développement.

Cependant, les médias occidentaux, lorsqu’ils traitent de la Chine, ne rendent pas compte de ces réalités de façon objective et induisent leur auditoire en erreur. S’ils abordent le développement rapide de la Chine, c’est pour propager la « théorie de la menace chinoise » ; s’ils évoquent les défis auxquels la Chine fait face dans son développement, c’est pour insister sur la « théorie de l’effondrement de la Chine ». Dans une certaine mesure, cela confirme que la Chine est encore un pays en développement, car dans l’opinion publique internationale, le droit de parole et même le pouvoir de mise à l’agenda sont réservés aux pays développés.

J’espère sincèrement que les Européens auront l’occasion de lire cet article pour découvrir le vrai visage de la Chine et en faire part autour d’eux.

QIU JING est chercheuse assistante à l’Institut de l’économie et de la politique mondiales relevant de l’Académie des sciences sociales de Chine.

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Source:La Chine au Présent