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Les prévisionnistes sonnent l’alarme sur le smog hivernal

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 11. 2018 | Mots clés : smog

Transition énergétique

Dans la région, un travail important a été effectué pour réduire la consommation de charbon en vrac et pour fermer les petites entreprises polluantes ayant une mauvaise gestion. Ces sources de pollution sont relativement faciles à contrôler.

Un plan d’action en trois ans par le Conseil des Affaires d’Etat vise à supprimer la consommation de charbon en vrac dans les 28 villes majeures des zones de plaine, avant que la saison de chauffage ne débute en 2020.

A la fin de l’année dernière, plus de 3,5 millions de foyers dans les zones rurales du Hebei étaient par exemple passés au gaz naturel ou à l’électricité comme source de production de chaleur. Cette année, la province prévoit de compléter la transition vers une énergie propre dans près de 1,8 million de foyers ruraux et la majeure partie de ce travail a été effectuée, selon Gao Jianmin, le directeur de la protection environnementale dans le Hebei.

D’après les autorités de la province, au moins 69 000 petites usines présentant une mauvaise gestion avaient été fermées au début du mois de novembre de l’année dernière.

Cette année, Beijing a mis à niveau ses 28 chaudières à charbon dans huit centrales d’approvisionnement en chaleur. Pour la saison de chauffage à venir, plutôt que du charbon, les chaudières pour le chauffage central dans la capitale utiliseront du gaz naturel, souligne Zeng Jinghai, le directeur adjoint du Département de gestion de l’environnement atmosphérique du Bureau municipal de l’écologie et de l’environnement de Beijing. M. Zeng ajoute que toutes les chaudières à utilisation industrielle sont passées à une énergie propre l’année dernière.

Selon lui, tous les foyers ruraux dans les zones planes de la capitale, également connues sous le nom de « zones de plaine », passeront à l’énergie propre pour le chauffage au cours de cet hiver, tandis que ceux dans les zones montagneuses utiliseront un charbon propre.

Le charbon propre se réfère à toute technologie, qui pourrait atténuer les émissions de dioxyde de souffre et autres gaz polluants, qui sont rejetés lors de la combustion de charbon pour fournir de l’énergie électrique.

Au mois de septembre dernier, le ministère de l’Ecologie et de l’environnement a émis un plan d’action, afin de contrôler la pollution atmosphérique dans la région Beijing-Tianjin-Hebei pour l’automne et l’hiver. Les autorités vont également restreindre la production cet hiver pour diminuer les émissions.

Plutôt que de mettre en place des restrictions unifiées de production pour les industries hautement polluantes, comme l’acier et les matériaux de construction, ce plan exige la diminution de la production de ces industries en fonction de leurs performances en matière de réduction des émissions.

Aucune restriction de la production ne sera imposée sur celles présentant de faibles émissions ou des performances exceptionnelles dans la protection de l’environnement.

Cependant, les entreprises, qui ne parviennent pas à répondre aux normes nationales pour les émissions ou celles qui ne mettent pas à niveau leurs installations de contrôle de la pollution comme cela leur a été exigé, seront sujettes à des « restrictions totales », souligne le plan.

Liu Youbin, le porte-parole ministériel, a déclaré : « Nous allons faire davantage d’efforts pour mettre en place des mesures, qui peuvent traiter la pollution à la racine et nous concentrer sur la mise en place de mécanismes à long terme pour la réduction des émissions. »

La campagne « Protection du ciel bleu » continue au sein de la région, avec des officiels inspectant les entreprises pour éradiquer les infractions en matière de pollution atmosphérique.

Cette campagne, qui cible également les plaines fluviales de Fenhe et Weihe, ainsi que le delta du fleuve Yangzi, a débuté le 11 juin et se déroulera jusqu’au 28 avril. Elle implique 18 000 officiels, la plupart se concentrant sur les 28 villes de la région Beijing-Tianjin-Hebei.

Lorsque le smog est important, ces villes adoptent encore d’autres restrictions de production, pour aider à faire diminuer la pollution dans le cadre d’un système d’intervention d’urgence.

Selon les calculs préliminaires réalisés par le Centre national de recherche conjointe sur les causes et le contrôle de la pollution atmosphérique, les restrictions sur la production imposées lors des derniers épisodes de brouillard dans la région, incluant celle ayant eu lieu entre le 1er et le 4 novembre, ont bien marché. Elles ont permis de faire diminuer la pollution en réduisant de 15 à 20 % les particules fines engendrées directement par les émissions et les rejets de dioxyde de souffre et de monoxyde d’azote.

Le centre met en garde contre une augmentation des polluants atmosphériques du fait de certaines communautés urbaines, qui ont commencé à tester des structures d’approvisionnement en chaleur et de certaines familles rurales, qui ont commencé à chauffer leur foyer avec du charbon au cours de la première moitié de ce mois.

Un ciel bleu encore vulnérable

He Kebin, le doyen de la Faculté des études environnementales de l’Université Tsinghua, a déclaré qu’il était « nécessaire » de transformer les structures industrielles, énergétiques et de transport pour promouvoir les réductions des émissions, afin d’atteindre l’objectif final de réduire la densité annuelle moyenne en PM2,5 à 35 μg/m3, voire moins.

« Nous pouvons tous voir que nous bénéficions d’un nombre toujours plus grand de jours avec un ciel bleu. Cependant, ces ciels bleus restent vulnérables. La pollution atmosphérique subsiste, tout comme sa cause première », a-t-il indiqué récemment lors d’une interview au journal Beijing News.

Malgré l’occurrence du smog, la densité en PM2,5 a été plus faible cette année que précédemment et devrait continuer à décliner. Auparavant, les épisodes de smog épais duraient de trois à cinq jours. Aujourd’hui, le brouillard dure généralement moins longtemps et les niveaux de pollution sont moins importants, explique M. He, un autre membre de l’Académie d’ingénierie de Chine.

« Nous allons peut-être devoir attendre jusqu’à 2030 ou 2035 pour avoir un ciel bleu toute l’année. Toutefois, cela pourrait survenir plus tôt, si nous accélérons la mise à niveau industrielle et l’ajustement de la structure énergétique, et que nous accomplissons des avancées fondamentales dans l’innovation technologique et l’utilisation des nouvelles énergies », conclut-il.


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Source:french.china.org.cn