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Les prévisionnistes sonnent l’alarme sur le smog hivernal

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 11. 2018 | Mots clés : smog


Le manque de vent risque de produire des conditions saisonnières difficiles.

Avec la fin de l’automne et le début de l’hiver qui approchent à grands pas, la région Beijing-Tianjin-Hebei a enregistré quatre épisodes de brouillard de pollution (smog) depuis le début du mois d’octobre, du fait de conditions météorologiques défavorables, incluant un manque de vent et une atmosphère stable.

D’après l’observatoire national de Chine, de telles conditions défavorables risquent probablement d’être ressenties au cours de l’hiver.

La saison de chauffage dans le nord de la Chine a débuté officiellement ce jeudi et se terminera le 15 mars. La pollution la plus importante dans la région Beijing-Tianjin-Hebei survient généralement au cours de cette période et les conditions météorologiques de cette année indiquent que la situation de contrôle de la pollution sera « difficile », selon les autorités et les officiels de Chine.

Avec des émissions restant importantes dans cette région fortement industrialisée, les conditions météorologiques – notamment la vitesse du vent – devraient continuer à jouer pendant encore longtemps un rôle décisif dans la qualité de l’air. Cela, malgré les efforts actuels pour renforcer la gouvernance de la pollution atmosphérique, incluant le remplacement du charbon par des sources d’énergie propre et la fermeture des petites usines polluantes.

D’après les officiels et les experts, les efforts gouvernementaux ont fortement réduit la densité de la pollution atmosphérique, mais il devrait devenir de plus en plus difficile de réduire encore davantage ce niveau car ce travail prend du temps.

Un travail « très éprouvant »

Cette année, le ministère de l’Ecologie et de l’environnement, la plus haute autorité environnementale du pays, s’est donné l’objectif de réduire l’intensité moyenne des PM2,5 - un polluant atmosphérique majeur - de 3 % en glissement annuel dans la région Beijing-Tianjin-Hebei, entre le 1er octobre et le 31 mars. L’objectif de l’année dernière avait été fixé à 15 %.

Cette région inclut 28 villes majeures des municipalités de Beijing et Tianjin, ainsi que des provinces de Hebei, Shandong, Shanxi et Henan.

« Il est très éprouvant d’accomplir cet objectif, cette tâche est très ardue », explique Liu Youbin, un porte-parole du ministère. Celui-ci réfute l’idée, selon laquelle la réduction de l’objectif signifie que les efforts auraient diminué cette année : « Il s’agit d’une incompréhension du plan d’action. »

Les progrès sur le contrôle de la pollution réalisé à l’automne et l’hiver derniers dans la région ont été dus non seulement aux efforts gouvernementaux, mais également à des conditions météorologiques favorables.

Les calculs des experts montrent que les conditions favorables ont contribué pour un tiers de l’amélioration, soit 8,5 % de la baisse de la densité en PM2,5. Selon le ministère, la densité moyenne en PM2,5 dans la région a atteint les 78 μg/m3 à l’automne et l’hiver derniers, soit une baisse de 25 % en glissement annuel.

Selon Ai Wanxiu, le prévisionniste en chef du Centre climatique national de Chine, le pays devrait globalement faire l’expérience d’un hiver plus chaud par rapport à ces dernières années, ce qui signifie que les conditions atmosphériques tendront à être stables du fait de la faiblesse des vents froids du Nord, qui rend difficile la dispersion des polluants.

Alors que les efforts de contrôle de la pollution atmosphérique continuent et malgré l’amélioration évidente de la qualité de l’air, l’ampleur des réductions des émissions a été réduite.

« L’ajustement des structures (comme le transport et l’utilisation des terres) ne peut pas se faire du jour au lendemain et il n’y aura pas de résultats immédiats… Nous devons pleinement reconnaître les difficultés et les complexités dans le futur travail de contrôle de la pollution atmosphérique. Il va devenir de plus en plus difficile de réduire la densité des PM2,5 », explique Liu Youbin.

Selon Wang Jinnan, le directeur de l’Académie pour la planification environnementale de Chine, la consommation de charbon à Beijing et Tianjin, ainsi que dans le Hebei, le Henan, le Shandong et le Shanxi, représente 33 % de la consommation totale au niveau national, alors que ces zones n’occupent que 7,2 % du territoire chinois.

Dans le même temps, cette zone abrite 43 % de la production nationale d’acier, 45 % de la production de coke, 31 % du verre plat, 19 % du ciment, 60 % des produits chimiques en vrac utilisés dans l’industrie pharmaceutique et 40 % de pesticides. Par ailleurs, 23 % du pétrole brut en Chine est également raffiné dans la région.

M. Wang, un membre de l’Académie d’ingénierie de Chine, a indiqué dans une interview au mois de juillet dernier, que les polluants émis par la consommation d’une tonne de charbon en vrac étaient de 10 à 15 fois plus importants que ceux émis par les centrales à charbon.

Un total de 60 millions de tonnes de charbon en vrac est consommé dans les 28 villes majeures de la région Beijing-Tianjin-Hebei, ainsi que dans les plaines fluviales de Fenhe et Weihe, qui sont également touchées par une forte pollution atmosphérique.

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Source:french.china.org.cn