Le projet de liaison TGV entre le nord–est de la Chine et la Russie va jouer un rôle crucial pour stimuler le commerce bilatéral ainsi que les échanges internationaux, a noté un expert ce week–end.

Alexander Galushka, ministre du Développement de l’Extrême–Orient russe et Cai Zemin, directeur général de la société China Railway Oriental International Construction, ont en effet discuté de la construction de la ligne TGV Harbin–Vladivostok vendredi à Beijing.    

D’après un communiqué du ministère russe, le projet ferroviaire comportera une ligne de 380 kilomètres reliant Mudanjiang dans la province du Heilongjiang, dans le nord–est de la Chine, à Vladivostok, en Russie, à une vitesse de 250 kilomètres/heure et pour un coût total qui pourrait atteindre 19 milliards de dollars, a fait savoir l’agence de presse russe Sputnik vendredi.

La liaison ferroviaire bénéficiera sans aucun doute aux deux parties, estime Lü Chao, chercheur à l’Académie des sciences sociales du Liaoning. « La ligne ferroviaire va permettre de mettre en place l’initiative des Nouvelles routes de la Soie en reliant la Chine et le marché européen », a–t–il souligné. Le kraï du Primorié, dans l’Extrême–Orient russe, et la ville de Harbin, dans la province du Heilongjiang en Chine, sont riches en ressources touristiques, et la liaison ferroviaire contribuera au secteur touristique, a–t–il ajouté.

Le site internet de presse chinois guancha.cn a fait savoir samedi que les nombreux sites de loisirs et touristiques du Primorié pouvaient être un élément d’attractivité important sur cette ligne. Selon M. Cai, plus de 65 millions de personnes vivent dans les régions frontalières en Chine, et cela créera suffisamment de demande pour générer une bonne rentabilité, d’après le site.

Actuellement, la Chine et la Russie coopèrent activement dans le secteur ferroviaire. Le premier ministre chinois Li Keqiang et son homologue russe Dmitri Medvedev ont signé un communiqué conjoint mercredi, établissant que les deux parties devaient accroître la coopération dans le TGV en termes de technologies, d’équipements et d’investissements, afin de pouvoir fixer le calendrier pour débuter le projet de TGV Moscou–Kazan, selon l’agence de presse Xinhua.

En octobre, Sputnik avait fait savoir que la partie russe négociait avec la Chine pour établir une société à capitaux mixtes afin de fabriquer les TGV à Moscou, et le fabricant d’équipements ferroviaire CRRC prépare actuellement un document à cet égard.

Zhao Jian, professeur à l’Université Jiaotong de Beijing, a cependant déclaré au Global Times dimanche que le rendement des investissements pour le TGV de voyageurs Chine–Russie ne pouvait pas être garanti en raison de la faible densité de population dans les régions frontalières et des longues distances entre les deux pays. « Il est rentable de construire un TGV combiné de marchandises et de voyageurs qui circule à 160 kilomètres/heure », a–t–il noté.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Russie depuis sept ans, avait fait savoir Xinhua en juillet.