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Par Jacques Fourrier
Dans son rapport au XIXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) le 18 octobre, le président chinois et secrétaire général du Parti Xi Jinping a évoqué à plusieurs reprises la sagesse chinoise et sa contribution au développement de la Chine et de l’humanité.
Si la mention de la « sagesse chinoise » peut paraître incongrue dans un discours politique, elle s’inscrit dans la vision que la Chine a développée depuis l’élection du Comité central du PCC - avec Xi Jinping comme noyau dirigeant – fin 2012. Cette vision consiste en la réalisation des objectifs dits des « deux centenaires » qui constituent le « rêve chinois » du grand renouveau national : l’édification intégrale d’une société de moyenne aisance d’ici au centenaire de la création du PCC et l’édification intégrale d’un pays socialiste moderne d’ici au centenaire de la Chine nouvelle.
Que signifie la « sagesse chinoise » et comment contribue-t-elle au développement pacifique ? Les deux notions sont en effet intimement liées car elles répondent aux questions de la communauté internationale sur la montée en puissance de la Chine. Dans son rapport, Xi Jinping l’a souligné : la Chine va « poursuivre une voie de développement pacifique et faire progresser la construction de la communauté de destin pour l’humanité ».
La sagesse chinoise, un « soft power » pour le XXIe siècle
La sagesse chinoise est non seulement le fruit de son histoire plurimillénaire, mais elle s’incarne aussi dans ce qui Xi Jinping a appelé la « pensée du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère ». Il s’agit, selon le secrétaire général, du « dernier acquis de la sinisation du marxisme ainsi que de la cristallisation de l’expérience et de la sagesse collective du Parti et du peuple ».
Après près de 40 années de réforme et d’ouverture, la Chine a en effet accumulé une riche expérience du développement sur la base de ses caractéristiques nationales tout en s’adaptant à l’environnement international. Le pays en a tiré une sagesse grâce à laquelle il a pu surmonter les grandes contradictions tant économiques que politiques et sociales et devenir la seconde économie mondiale en un temps record.
Cette sagesse trouve son origine non seulement dans les accomplissements et les réussites de la Chine, mais aussi dans son rayonnement dans le monde. Si la montée en puissance de la Chine a pu inquiéter certains pays, elle est maintenant le garant de la paix et du développement mondial. La sagesse chinoise est d’ores et déjà un élément primordial du « soft power » chinois, avec une dimension essentielle : le partage des expériences réussies dans une optique de développement pacifique.
La sagesse chinoise, un modèle pour le développement mondial
Le modèle de développement de la Chine a déjà prouvé qu’il pouvait jouer un double rôle : il a su stimuler la croissance mondiale et donner aux pays en développement les outils de leur propre modernisation et une plus grande voix au chapitre.
Depuis la crise financière internationale de 2008 et avec la crise de la dette en Europe qui ont complètement perturbé et modifié l’échiquier international, la Chine a participé de façon croissante et dans une proportion de plus en plus importante au commerce internationale et à la croissance mondiale. La Chine accomplit par ailleurs depuis quelques années un « atterrissage en douceur » de son économie en accentuant la réforme et en s’ouvrant davantage à la concurrence internationale.
Ces cinq dernières années ont aussi été marquées par une accentuation du rôle de la Chine sur la scène internationale. Le Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération Chine-Afrique fin 2015 a vu la Chine s’engager de plain-pied dans la modernisation de l’Afrique, et la proposition chinoise dès 2013 de l’initiative « la Ceinture et la Route » est un projet de promotion de coopération internationale sans précédent dans l’histoire qui donne déjà des résultats impressionnants. La Chine est ainsi non seulement disposée à s’ouvrir au monde et à partager les opportunités et les fruits de son développement, mais aussi à renforcer la solidarité et la coopération avec les autres pays en développement.
C’est à cette égard que la sagesse chinoise s’exprime le mieux : au-delà des préoccupations liées au développement et à la modernisation, la Chine propose une nouvelle conception de la gouvernance mondiale. Xi Jinping s’est d’ailleurs clairement exprimé à ce sujet : « La Chine continuera à jouer son rôle en tant que grand pays responsable, participera activement à la réforme et au développement du système de gouvernance mondiale, pour y apporter continuellement la sagesse chinoise et la force chinoise. »
La sagesse chinoise a ainsi commencé à donner une direction au XXIe siècle en mettant en avant la notion de communauté de destin pour l’humanité. Elle annonce la fin d’une conception unilatérale et antagoniste des relations et la mise en place d’un cadre global de coordination et de coopération visant à la convergence des intérêts. A cet égard, la sagesse chinoise trouve son expression la plus pure dans la conception de gouvernance mondiale dite de « concertation, synergie et partage » visant à l’équilibre et à la stabilité.
Dans son rapport devant le XIXe Congrès, Xi Jinping aura lancé un message à la communauté international : « Le PCC se dévoue toujours à sa mission d’apporter de nouvelles et plus grandes contributions à l’humanité. » C’est l’essence de la sagesse chinoise qu’il a ainsi voulu rappeler et qu’il a condensée dans la Pensée du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère.
Source:french.china.org.cn |