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La Chine a les moyens de défendre sa souveraineté

French.china.org.cn | Mis à jour le 01. 08. 2017 | Mots clés : Chine ,souveraineté

Le face-à-face tendu entre les troupes chinoises et indiennes dans la région chinoise de Donglang, qui constitue sans doute la plus grande crise entre les deux pays depuis la guerre de 1962, a commencé il y a un mois lorsque des troupes indiennes ont franchi la frontière chinoise au niveau de Sikkim. Elles ont ainsi franchi une ligne délimitée en 1890 par la Convention entre la Grande-Bretagne et la Chine sur Sikkim et le Tibet, et reconnue par les deux parties depuis des décennies. Deux experts en relations internationales ont fait part de leurs points de vue avec le journaliste Cui Shoufeng de China Daily. Voici des extraits de leur conversation.

La décision de New Delhi ne peut que se retourner contre l’Inde

Le conseiller indien pour la sécurité nationale Ajit Doval a conclu sa visite en Chine vendredi. Il a rencontré le conseiller d'Etat chinois Yang Jiechi, en marge d'une réunion de sécurité des pays BRICS qui a duré deux jours. Aucun signe ne suggère pour l’instant que les troupes indiennes qui sont entrées en territoire chinois à Donglang sont prêtes à se retirer, malgré l'engagement de New Delhi à trouver une « solution à l’amiable » pour sortir de l'impasse.

Il est désormais évident que cette provocation a des implications politiques pour Beijing. L'Inde ne veut pas d’une guerre avec la Chine, car même un court conflit militaire pourrait neutraliser sa tactique de chantage dans le conflit frontalier. La Chine n'a pas non plus l'intention d'utiliser la force avant l’épuisement de tous les efforts diplomatiques. Il y a lieu de croire, par conséquent, que les deux parties sont disposées et ont la capacité de désamorcer un conflit avant de déclencher une guerre.

L'Inde est d’accord pour des pourparlers, tant que cela signifie des concessions de la Chine, plutôt que pour réparer son intrusion sur le territoire chinois. Le meilleur résultat souhaité par l’Inde serait probablement de voir la Chine reconnaître Donglang comme un territoire contesté et, par conséquent, d’affirmer que la Chine, l'Inde et le Bhoutan doivent renégocier leurs lignes frontalières. Ceci est le résultat le plus improbable, car les éléments historiques et juridiques, notamment la convention de 1890, sont du côté de la Chine.

L'Inde peut considérer cela comme une victoire, même si la Chine interrompt sa construction routière à Donglang, surtout parce qu’elle n’a elle-même pas l’intention de cesser de construire des installations militaires de son côté de la ligne de contrôle.

Si ces deux objectifs sont défaits, il est possible que les troupes indiennes ayant franchi la frontière à Donglang restent jusqu'à ce qu'une épaisse couche de neige recouvre la région, dans le but de « sauver la face ». Au printemps prochain, l'Inde resserrera l’étau sur le Bhoutan et mobilisera le sentiment nationaliste chez elle. Cependant, le chantage diplomatique de New Delhi est voué à se retourner contre l’Inde, car Beijing a suffisamment de raisons de défendre ses droits de souveraineté.

Ye Hailin, chercheur à l'Institut national de stratégie internationale, relevant de l'Académie chinoise des sciences sociales

 

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Source: french.china.org.cn

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